Cléon

Cléon, l’une des premières usines à se mettre en grève en Mai 68. Les grévistes de l’usine Renault décrivent le quotidien de l’occupation et débattent de l’accès à la culture et de la reprise du travail : les relations avec les non grévistes, la mise en pratique des droits et libertés syndicaux, la création de commissions d’ateliers succédant au comité de grève.

« Quand on parle de culture, certains cadres de l’usine, on a nettement l’impression que ces gens-là voient la culture comme étant une culture de classe. Le patronat n’aurait pas admis que l’on fasse de conférences de ce genre. Pour le patronat, il n’est pas question du tout de donner la culture, bien au contraire. Un travailleur doit être avant tout un moyen de production et puis un point c’est tout. Le travail à l’usine, le cinéma à l’usine, le théâtre à l’usine, les conférences à l’usine, tout à l’usine. Moi, personnellement, je ne suis pas partisan parce qu’à ce moment-là, on ne sort jamais de l’usine. C’est toujours l’usine ! L’idéal, c’est d’amener les gens à l’extérieur. Là encore, c’est la même chose. Si on revient dans les mêmes structures, avec les mêmes horaires, avec les mêmes impératifs, la journée longue, harassante, on sera toujours dans le même marasme ! »

Réaction d’un ouvrier de Renault Cléon à l’annonce d’un débat en présence de l’écrivain Hervé Bazin

Film programmé lors de la 3ème Décade Cinéma et Société 2008 sur les années 68 au cinéma