Affiche du film © EGCF

Citroën Nanterre

Un film de Édouard Hayem

 1969  France  Documentaire  Prise de vue réelle  37 mn  Noir & Blanc  Mode de production : Auto-production  VF

Producteur :

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Dernière mise à jour : 22 juillet 2022

Le 20 mai 1968, les ouvriers de l’usine Citroën de Nanterre cessent le travail. Le site emploie 4000 salariés, dont 65% de travailleurs immigrés. Il n’a pas connu pareille mobilisation depuis 20 ans. Les grévistes osent enfin prendre la parole.

Ce film militant, tourné sur le vif par un collectif d’extrême-gauche, retrace le déroulement de la grève de mai à juin 1968. La caméra saisit les actions des grévistes, leurs réactions à chaud, et porte un regard critique sur l’attitude de la CGT. Les images brutes entrecoupées de slogans politiques en font un témoignage sur les motivations des luttes ouvrières en Mai 68. Une séquence consacrée aux conditions de vie des travailleurs immigrés est en partie tournée dans le bidonville de Nanterre.

Texte du commentaire accompagnant le film :

« Le 20 mai 1968, lorsque l’équipe du matin pénètre dans l’usine Citroën de Nanterre, les ouvriers qui la composent décident de ne pas reprendre le travail. Ils occupent les ateliers, les postes de garde et une partie des bureaux. Les contremaîtres, les agents de maîtrise, ceux que l’on appelle les ‘flics de l’usine’, sont chassés. Beaucoup d’entre eux escaladent les murs par crainte de représailles. Ici, aucune grève n’a eu lieu depuis vingt ans mais depuis que Citroën existe, cette usine au cœur de Nanterre est à l’image de toutes les autres usines Citroën de France : bastion du capitalisme et du patronat. Ici sont appliquées de manière efficace les lois du profit. Ici, le patron est le seul maître après Dieu. Dans cette ‘maison close de la répression’, célèbre pour son mépris affiché des lois du travail, une seule devise pour tous les travailleurs : quand tu entres à Citroën, vide ta tête et ferme ta gueule ! Bercot, président directeur général de Citroën affirme que ‘le profit est la seule et unique règle dans toute action, la seule qui n’admette aucune compromission’. Cette règle dans son exercice implacable ne reconnaît aucun besoin humain aux ouvriers. Ils ne sont que des machines dont on doit sans cesse rechercher l’abaissement du prix de revient en comprimant les salaires et l’augmentation du régime en accélérant les cadences. Des machines humaines auxquelles la règle du profit ne peut accorder que le minimum qui leur permettra de survivre. »

 

Film programmé lors de la 3ème Décade Cinéma et Société 2008 sur les années 68 au cinéma

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Les années 1968