300 jours de colère

Un film de Maurice Failevic, Marcel Trillat

 2002  France  Documentaire  Prise de vue réelle  80 mn  Couleur  Mode de production : Télévision  VF

 Image : Julien Trillat  Son : Henri Roux  Montage : Catherine Dehaut  Musique originale : Marc Perrone

Producteurs :
Distributeur :

Pour une projection non commerciale du film, consulter la page sur les diffuseurs spécialisés

Dernière mise à jour : 8 octobre 2013

Une de plus, une parmi tant d’autres : Moulinex, Danone, Marks & Spencer, Bata. Le 22 juin 2001, c’est au tour d’une filature du groupe Mossley à Hellemmes près de Lille : les 123 salariés apprennent brutalement la liquidation de leur entreprise. La direction, qui ne les a prévenus de rien, accorde royalement 1 343,5 euros d’indemnités à ceux qui ont dix ans d’ancienneté et 2 748 euros à ceux qui sont là depuis vingt ans.

Mais les salariés, qui soupçonnent le groupe Mossley Badin d’avoir volontairement vidé les comptes de cette filiale, estiment que la maison mère leur doit beaucoup plus que le minimum conventionnel. Pour faire pression sur les dirigeants, ils ont confisqué le « trésor de guerre » de l’entreprise : 700 tonnes de fils d’une valeur de 20 millions de francs qu’ils menacent de détruire à la moindre alerte

Le réalisateur Marcel Trillat a su donner toute sa force à cette histoire - malheureusement banale - en partageant pendant dix mois le quotidien des grévistes. Il montre les rouages de la lutte : l’union entre les syndicats, la répartition des tâches, une opération coup de poing. La prise de contrôle du siège social à 3 heures du matin par des grévistes partagés entre euphorie et colère constitue d’ailleurs un des moments forts du film. Il mène aussi l’enquête, coinçant un des dirigeants au sortir d’une réunion, interrogeant un gros client qui confirmera que l’entreprise aurait pu continuer son activité, et allant visiter la filiale turque créée pour remplacer Mossley-Hellemmes.

Enfin, il brosse une émouvante série de portraits d’ouvriers et de syndicalistes du Nord, qui livrent leurs espoirs, leur colère et leur tristesse avec chaleur et spontanéité.

Épilogue ?

Au bout de douze semaines de conflit, la direction s’est engagée à régler à chaque salarié une indemnité complémentaire de 12 213 euros. Mais elle n’a jamais rien payé, et c’est le conseil régional qui a finalement mis la main au porte-monnaie.

Le film dans la Base cinéma & société

Chemin d’accès :
Ensemble
Projeté dans le festival :
Résistances - Festival international de films de Foix (Foix)
Film en lien :
Femmes précaires