17 rue Bleue

Dans « 17 rue bleue », son premier long métrage, Chad Chenouga évoque un départ dans la vie (l’adolescence) déchiré par l’histoire algérienne. En revisitant, à l’âge adulte, le drame de son destin d‘enfant face à la folie puis l’autodestruction progressives d’Adda, sa mère, Algérienne qui a fui son pays pour la France avec ses deux enfants juste après l‘indépendance. Séduite puis abandonnée à son dénuement par la mort de son amant et protecteur français, Adda passe d’une aliénation à une autre en changeant de pays avec tout le courage qu’il lui aura fallu pour le faire.

Ce film-thérapie parce qu’autobiographique, plonge avec pudeur, à la manière d’un François Truffaut, dans la fin d’une enfance heureuse et déborde la dimension personnelle du récit. Parce que ces vies saccagées le sont aussi par l’histoire qui lie encore la France et l’Algérie en cette période cruciale des débuts de l’indépendance algérienne. La réussite du film est d’avoir pu embrasser à la fois, avec le même souci de justesse, le bonheur pur d’une enfance et le saccage qui suivra.