Ian Palach

Un film de Raymond Depardon

 1969  Tchécoslovaquie  Documentaire  Prise de vue réelle  12 mn  Couleur  Mode de production : Cinéma

 Scénario : Raymond Depardon  Image : Raymond Depardon  Montage : José Pinheiro

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Dernière mise à jour : 2 décembre 2009

Le 16 janvier 1969, Jan Palach s’immole par le feu à Prague pour protester contre l’invasion de la Tchécoslovaquie en août 1968… Raymond Depardon réalise son premier court-métrage en filmant l’hommage qui lui est rendu.

« Jan Palach se passe en pleine guerre froide. Les événements de Tchécoslovaquie se sont déroulés six mois auparavant. Avec deux amis journalistes, on venait d’arriver en Tchécoslovaquie en passant par Nuremberg… J’avais deux caméras, je ne sais plus lesquelles, une Arriflex je crois, mais je sais que j’ai tourné. Tout le monde s’est arrêté comme ça, pendant une minute sur la place Wenceslas. C’était très impressionnant. J’avais des bobines de deux-trois minutes. J’ai fait quelques plans fixes et j’ai pensé, je me souviens que j’ai pensé à Marienbad, L’année dernière à Marienbad, parce que les gens étaient arrêtés dans l’escalier du métro, ils ne bougeaient plus, comme des statues, et c’est vrai que c’était une vraie minute, impensable en France, c’était une vraie minute où tout le poids de l’oppression du système était là… Je dois dire que c’est un peu un miracle aussi et une chance d’avoir filmé cette première minute de silence …»

Propos recueillis par Bertrand Loutte pour Court-Circuit (le magazine), Arte, mars 2004

« Non, je ne crois pas que c’était un suicide, parce que le suicide, ça signifie : c’est la solution pour ma personne, parce que moi, je ne vois pas d’issue, alors je me suicide. Mais là, il s’est tué. C’est tout à fait différent, parce qu’il l’a fait pour tout le monde, il ne l’a pas fait pour lui-même. Peut-être qu’il voulait aussi faire une autre action. Le suicide, ce n’est pas la solution. Il l’a fait pour nous réveiller… Pour réveiller notre conscience. Cette tragédie… le fait est horrible. Vraiment, il a eu un courage que personne d’entre nous n’a. Il a fait vraiment quelque chose d’extraordinaire parce que justement, nous, maintenant, on se sent coupables de sa mort, qu’on n’a pas fait plus, avant, qu’on n’a pas plus agi, négocié avec quelqu’un ou… je ne sais pas. Vraiment, je crois que tout ce cortège qui est là, c’est le cortège de la culpabilité. C’est tout. »

Témoignage d’une étudiante tchécoslovaque extrait du film de Raymond Depardon

Film programmé lors de la 3ème Décade Cinéma et Société 2008 sur les années 68 au cinéma

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