Affiche du film

Impossible - Pages arrachées (L’)

Un film de Sylvain George

 2009  France  Documentaire  Prise de vue réelle  140 min  N&B et Couleur  Mode de production : Cinéma

 Image : Sylvain George et Lionel Soukaz  Son : Sylvain George  Montage : Sylvain George

Producteur :
Distributeur :

Pour une projection non commerciale du film, consulter la page sur les diffuseurs spécialisés

Dernière mise à jour : 8 novembre 2016

Placé sous les auspices de Rimbaud, Lautréamont, Dostoïevski et Benjamin, ce film s’attache à témoigner des politiques iniques qui façonnent notre temps, du caractère « infernal » de certaines vies politiques (celles des migrants/des immigrés, des travailleurs, des chômeurs, des étudiants…). Le film se divise en cinq volets : I. Niggers Wood (Je brûle comme il faut !), II. Ballad For A Child (On ne te tuera pas plus que si tu étais cadavre), III. Je me suis armé contre la justice (Burn ! Burn ! Burn !), IV. Le Temps des assassins (Fire Music), V. Tu resteras hyène etc. (The book of the damned).

En quatre chapitres aux intitulés lyriques empruntés à Rimbaud ou à d’autres fortes voix, L’impossible passe de Calais à Paris, du noir et blanc à la couleur, du muet au sonore, du super 8 à la vidéo, de paroles étouffées au free jazz, de la neige hivernale aux récentes manifestations du 1er mai, de corps de migrants à un pamphlet dirigé contre les palinodies d’une classe au pouvoir. Balayer large, amasser de quoi nourrir l’œil et la tête, tel est le projet. Car Sylvain George, cela commence à se savoir, comprend son activité de cinéaste comme une mission au moins double. Revendiquer, d’une part, l’héritage formel des avant-gardes, usant du débridé et de la vigueur de leurs « révoltes logiques. » Faire témoigner, de l’autre, ces formes en direction de ce qui crie justice et demande, justement, d’autres images que celles confinées par la norme. A la fois évocatoire et précisément daté et référé, à la fois silencieux et à la recherche d’une éloquence du plus juste, ce cinéma souhaite articuler l’ancien (la Commune de Paris, par exemple, cet épisode aux archives détruites, comme on sait, révolution privée d’images, apparaît une référence essentielle) et ce qui n’a pas encore de nom. Si l’actualité brûle de son urgence la prise de vue, allant jusqu’à rougir les plans, c’est une actualité qui ne se contente pas du seul présent, là voilà tendue entre un passé et un à venir que le montage abouche.

Jean-Pierre Rehm

Le film dans la Base cinéma & société

Chemin d’accès :
Discrimination in Que chacun·e devienne « l’obligé·e du monde »

Pour aller plus loin

Film disponible en vidéo à la demande sur la plateforme Tënk, septembre-octobre 2016.