Affiche du film

Rachel, l’autisme à l’épreuve de la justice

Un film de Marion Angelosanto

 2019  France  Documentaire  Prise de vue réelle  51 min  Couleur  Mode de production : Télévision

Producteurs :

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Dernière mise à jour : 20 juillet 2020

Rachel, une mère de famille célibataire, se bat contre les institutions pour récupérer la garde de ses enfants, placés en foyer sur décision judiciaire. Rachel est autiste, comme ses trois enfants. Ce film est l’histoire de sa bataille acharnée pour reconquérir le droit de les élever. Un bras de fer judiciaire et éthique, qui va faire de Rachel le porte-parole de milliers de familles avec autisme, victimes régulières d’une maltraitance institutionnelle en France.

En juillet 2015, le Tribunal pour enfants de Grenoble retire à Rachel, mère célibataire de 29 ans, la garde de ses 3 enfants, placés en pouponnière et en foyer. L’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) reproche à Rachel de vouloir enfermer ses enfants dans «une image invalidante d’eux-mêmes», un handicap imaginaire qu’elle aurait inventé pour attirer l’attention sur elle (Syndrome de Münchhausen par Procuration). Pourtant, ils ont été diagnostiqués par l’équipe du Dr Sonié du Centre Ressources Autisme Rhône-Alpes, l’une des 20 structures régionales créées depuis 2005 pour dépister les troubles du spectre autistique.

Trois diagnostics d’autisme et d’hyperactivité ont été établis pour les enfants, mais trop tardivement pour enrayer l’engrenage judiciaire. Le juge des enfants a suivi le rapport de l’ASE et conclu que Rachel était un parent maltraitant. La décision du tribunal crée alors une onde de choc. Dès le premier jour, l’association Envol Isère Autisme fait feu de tout bois, alerte le puissant réseau des parents d’autistes et bientôt 187 associations soutiennent officiellement Rachel. La presse s’empare de l’affaire.

Ses enfants sont placés en famille d’accueil séparément. Rachel a un droit de visite qui lui permet de les rencontrer une heure chacun toutes les deux semaines, sous la surveillance d’un médiateur.

Suite au placement des ses enfants, elle aussi a été diagnostiquée autiste Asperger, à l’âge de 30 ans. Un diagnostic tardif très fréquent pour les adultes de sa génération - et particulièrement les femmes- victimes du retard de la France dans la connaissance et le dépistage des troubles neuro développementaux. Désormais consciente de son handicap, Rachel apprend à combattre son introversion et ses inaptitudes sociales qui ont plaidé contre elle devant les services sociaux et le juge des enfants. Elle apprend à construire son discours, à défendre ses compétences parentales devant des institutions qui doutent de ses capacités de mère.

Son avocate, Sophie Janois, a opté pour une nouvelle stratégie de défense : plaider l’autisme de Rachel. Démontrer qu’elle n’est pas une “mère froide”, sans émotions et sans affect telle que décrite dans le premier rapport de l’Aide Sociale à l’Enfance. Mais une mère autiste qui comprend avec justesse les troubles de ses enfants pour les avoir elle-même éprouvés et surmontés sans accompagnement. Pourtant, le juge a ordonné le renouvellement du placement pour une 3e année consécutive. Il a ainsi motivé sa décision : “malgré l’excellente relation entretenue avec ses enfants, Mme D. ne remet toujours pas en cause ses exagérations passées.”

France 3

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