OAS, un passé très présent

Un film de Djamel Zaoui

 2007  France  Documentaire d’information ou reportage d’investigation  Prise de vue réelle  52 mn  Couleur  Mode de production : Télévision  VF

 Image : Dominique Coppin  Son : Eric Rattenni  Montage : Bruno Brabay

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Dernière mise à jour : 28 octobre 2024

Quel statut pour les victimes quand les bourreaux sont traités en héros ? De 1961 à 1962, l’Organisation armée secrète (OAS) assassina au nom de l’Algérie française plus de 2200 personnes, des serviteurs de l’État dans l’exercice de leurs fonctions, mais aussi aveuglément, des anonymes ; plasticages, attentats à la voiture piégée, mitraillages en pleine rue…

OAS, un passé très présent revient sur deux attentats : celui qui visait René Gavoury, commissaire central d’Alger, dont l’appartement est plastiqué le 31 mai 1961 et l’assassinat, le 15 mars 1962, de six inspecteurs de l’Éducation nationale, directeurs de centres sociaux éducatifs (dont Mouloud Feraoun, qui était aussi écrivain). Dans son documentaire, Djamel Zaoui laisse la parole à deux des fils des victimes. Le temps du deuil révolu a cédé la place à celui des revendications. Celles, toutes légitimes, de ne pas voir les bourreaux de leur père honorés, non plus seulement par des groupuscules nostalgiques de l’Algérie française mais par la République elle-même.

Dans le communiqué de presse qui présente son film, Djamel Zaoui écrit : « L’État français amnistie, réhabilite, dédommage et rend honneur à ceux qui hier ont voulu l’abattre. » Il s’explique sur ces termes comme suit :

  • L’État français amnistie

Depuis la fin de la guerre, plusieurs lois d’amnistie ont été promulguées à la faveur des anciens de l’Algérie française. De 1964 à 1974, six décrets ont conféré, année par année, l’impunité aux tortionnaires et aux putschistes d’Alger. En 1968, le Général de Gaulle a prononcé l’amnistie pour certains des anciens généraux putschistes. Mitterrand a également amnistié. Tous les présidents depuis 1962 ont prononcé des amnisties. Gauche et droite confondues.

  • L’État français réhabilite

La réhabilitation consiste à recouvrer ses droits de citoyen perdus suite à des condamnations. On a commencé à réhabilliter les plus « gros » et, au fil des années, on est descendu d’un cran à chaque fois.

  • L’État français dédommage

En 1982, les officiers putschistes bénéficièrent de la reconstitution de leur carrière profitant ainsi d’une confortable retraite.
Puis il y eut l’article 13 de la loi du 23 février 2005 sur le rôle positif de la colonisation. Cet article prévoit de dédommager les anciens de l’Algérie française qui étaient en prison ou en fuite dans l’Espagne de Franco ou l’Amérique latine des généraux. Durant ces années, ils n’ont pas pu travailler et donc cotiser pour leur retraite. Le gouvernement a créé une commission avec, à sa tête, l’ancien chef des Commandos Delta de l’OAS de la région d’Oran.

  • L’État français rend honneur

Ce sont les élus de la République qui se chargent de ce travail selon leurs convictions politiques ou le poids électoral des anciens de l’Algérie française dans leurs communes (Sud de la France). Car il ne faut pas oublier que le premier nom de l’OAS est le Front national français. En 1962, la quasi totalité des anciens de l’Algérie française se sont installés dans le Sud. On les retrouve en 1965 pour la candidature d’extrême-droite de Tixier Vignancourt à la présidence de la République (l’avocat les avait défendus lors de leurs procès). On les retrouve à la création du Front national et ils participent au choix de Le Pen comme président du FN. En effet, Le Pen avait défendu leurs intérêts à l’Assemblée nationale. Aujourd’hui d’anciens OAS sont dans le bureau politique du FN. Nombre d’entre eux sont aussi devenus des élus. Ils représentent un poids électoral important dans nombre de villes du Sud.

Le film dans la Base cinéma & société

Chemins d’accès :
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Fil de l’histoire :
Guerre d’Algérie
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