Danse avec les ruines

À l’automne 2001, l’ancien danseur étoile Ramzan Akhmadov rentre à Grozny pour reformer sa troupe d’enfants danseurs, « Daymokhk » (Terre de nos ancêtres), que la guerre a éparpillés sur les routes de l’exil.

Dans la ville en ruines où la salle de répétition n’est plus que décombres, il parvient à reconstituer et entraîner une troupe qui triomphera bientôt à Berlin et à Paris. « Daymokhk » est, dit-il, sa manière de protester contre la guerre. Quant aux enfants, ils se sentent très sérieusement investis d’une mission : montrer au monde que la culture ne meurt pas sous les bombes, que la Tchétchénie est vivante puisqu’elle danse.

L’incroyable odyssée des enfants de Grozny, leur fierté, la beauté et la puissance de leurs danses révèle ainsi, au-delà de la colonisation barbare et de la guerre cyclique imposées à la Tchétchénie par la Russie, l’essence de la résistance : celle d’une culture qui fonde le droit du peuple tchétchène à exister.