Epreuve de la solidarité (L’)

Pour ces ouvriers d’une entreprise de travaux publics de l’Aube, les 35h c’est surtout une carte de crédit accordée au patron. Les horaires de travail de chacun n’en finiront plus de varier au gré de la direction, 45h une semaine, 20h l’autre… Et l’annualisation du temps de travail entraînera la suppression de travail des heures supplémentaires majorées.

Quel bénéfice pour les ouvriers ? Le délégué syndical qui tente de fédérer ses troupes est favorable lui, à la réduction du temps de travail mais à un taux horaire décent.

Ils sont une soixantaine de smicard à construire et entretenir des routes pour le groupe Eiffage. Des durs, fiers de leurs métiers et honteux de leurs fiches de paie.

Face à une direction qui reste sourde à leurs revendications, les ouvriers tentent avec difficulté de retrouver le chemin d’une solidarité perdue.

Parmi eux Emmanuel Poirier, délégué syndical, qui tente depuis quelques années de fédérer ses collègues, persuadé qu’un bon vieux retour au rapport de force est l’unique moyen de se faire entendre.

Mais dans cette entreprise comme dans beaucoup d’autres, la majorité ne croit plus en la lutte ouvrière, seule une poignée d’hommes se réunit, après le travail, afin de chercher à établir une stratégie.

Le film de Jean-Luc Cohen nous embarque dans les discussions entre les ouvriers. Comment se mobiliser face à des financiers ? Des négociations valent-elles mieux qu’une grève ? Et comment rester solidaire quand on est responsable d’une famille ?