Prospérité pour tous ? (La) - Histoires de gauche (1)

En rupture avec le communisme, la social-démocratie s’est placé, dès l’origine, sous le signe du pluralisme politique et de la doctrine alliant initiative privée et impulsion de l’état. Cette recette fit les beaux jours de l’Etat providence dans tout l’Occident. En novembre 1989, la chute du mur de Berlin marque de façon définitive la victoire de la réforme sur la révolution : il aura fallu presque un siècle pour que la gauche gouvernante triomphe de son adversaire historique. Mais paradoxe de l’histoire, c’est le capitalisme sous un nouveau jour qui va pleinement profiter de l’effondrement du communisme. Ce capitalisme dit anglo-saxonne va imposer un nouveau rapport de force entre le capital et le travail, au détriment de ce dernier. C’est dans ce contexte de récession sociale que la fin du XXème siècle est dominée par les victoires de la gauche, comme une ultime tentative pour contrer l’évolution du monde : alors que Bill Clinton devient président des Etats-Unis en 1992, on compte 11 gouvernements parmi les 15 européens à la fin de la décennie 1990. Dans une Europe rose, l’avenir, dit-on, est à la social-démocratie…L’euphorie sera de courte durée.