Iran, sous le voile des apparences

Révolution, violence, fanatisme religieux, telle est l’image que l’Iran renvoie au monde depuis plus de deux décennies. Mais comment oublier, dans les tourmentes actuelles, que Iran c’est aussi deux mille ans de civilisation perse, l’une des plus anciennes nations de l’Histoire. Aujourd’hui, vingt-trois ans après l’avènement de la révolution islamique, ce pays, à nouveau en proie aux turbulences de l’Histoire, prend le chemin de la modernité. Face à l’islam radical prôné par l’orthodoxie religieuse, la jeunesse iranienne, tournée vers l’Occident et exposée aux vents de la mondialisation, ne trouve plus sa place dans la révolution religieuse de ses aînés. « Iran, Sous le voile des apparences » dresse le portrait d’une société fracturée. L’œil du cinéaste s’y divise et donne lieu à un film multiple et kaléidoscopique, à l’image d’un pays où la ferveur religieuse des uns contraste avec le désir de liberté des autres. Les Iraniens, après avoir affirmé leur désir de changement lors des élections présidentielles, se voient floués dans leurs maigres conquêtes par le pouvoir des islamistes les plus conservateurs. Un pouvoir qui tient fermement dans ses mains les rênes de l’armée, de la justice et des médias, et qui n’hésite pas à recourir à l’assassinat politique.