Monte Verità - Utopie d’un nouvel âge
Un film de Henry Colomer
• 1997 • France, Suisse • Documentaire • Prise de vue réelle • 52 min • Noir & Blanc • Mode de production : Télévision
• Image : Henri Colomer, Philippe Ros • Son : Eric Vaucher • Montage : Stéphane Foucault • Musique originale : Cécile le Prado
• Participants : Otto Gross, Gusto Gräser, Rudolf Von Laban, Erich Mühsam
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Dernière mise à jour : 19 février 2022
Fuir les villes, la misère et la pollution, repartir de zéro, redéfinir les conditions du bonheur : 70 ans avant les hippies, une poignée d’intellectuels choisit de vivre l’Utopie sur une petite colline suisse rebaptisée Montagne de la Vérité. Projet d’une modernité stupéfiante ou tendances régressives ambiguës ? Sans doute les deux à la fois.
Henri Oedenkoven, fils d’un industriel d’Anvers, et Ida Hoffman, musicienne du Monténégro, se sont rencontrés autour du rejet commun de l’égoïsme, de la laideur et de la médiocrité de la société qui les entoure. En 1900, le couple et cinq de leurs amis munichois, anarchistes et végétariens, élaborent le projet d’une colonie réformée, plus libre, plus naturelle, plus harmonieuse. Avec l’argent d’Henri, les sept pionniers achètent quelques hectares dans le Tessin, au c¿ur de la Suisse italienne. Livrant leurs corps dénudés aux caresses du soleil, ils défrichent et construisent des huttes : Monte Verità est née.
Bakounine, Kropotkine, Hesse, Klee, Isidora Duncan : pendant un demi-siècle, de grandes figures de l’intelligentsia européenne s’y rencontrent autour de l’idée de " réformer la vie « . Henry Colomer en isole quatre : le psychanalyste Otto Gross (pionnier de la révolution sexuelle), le « poète aux pieds nus » Gusto Gräser (qui inspira les vagabonds de Hermann Hesse), le chorégraphe Rudolf Von Laban (rénovateur de la danse moderne) et l’écrivain Erich Mühsam (figure de proue de la révolution allemande de 1918). Les destins hors du commun de ces quatre individus dévoileront l’ambiguïté du projet utopique qui les avait réunis. Vêtu de peaux de bêtes, Gräser divague dans Munich bombardé, Gross meurt à Berlin en clochard anonyme, Mühsam succombe sous la torture nazie, tandis que Von Laban devient le chef des ballets de Goebbels. Un important travail d’archives, au service d’une réflexion sur les thèmes de la révolte et du destin.
Ce film a obtenu le Prix du documentaire historique de Pessac en 1997 (Palmarès du festival)
Le film dans la Base cinéma & société
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