Octobre à Paris
Un film de Jacques Panijel
• 2011 • France • Documentaire • Prise de vue réelle • 70 min
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Dernière mise à jour : 23 octobre 2017
Il y a 50 ans le préfet de Police de la Seine, Maurice Papon, avec l’accord du gouvernement de l’époque, imposa un couvre feu discriminatoire, visant exclusivement tous les français musulmans d’Algérie. Ce couvre feu raciste entraîna, à l’appel de la Fédération de France du FLN, une réaction pacifique sous la forme d’une grande manifestation dans les rues de Paris. Au soir du mardi 17 octobre près de trente mille algériens, hommes, femmes et enfants manifestèrent donc pacifiquement sur les grandes artères de la capitale pour rappeler leur droit à l’égalité et à l’indépendance de leur pays. Il s’en suivit une répression féroce, dissimulée à l’opinion publique durant de nombreuses années. Onze mille arrestations, des dizaines d’assassinats, dont de nombreux manifestants jetés à la Seine après avoir été tabassés. Des centaines d’expulsions et des plaintes restées sans suite.
Au lendemain du 17 octobre un collectif rassemblé autour du Comité Audin, (ce jeune mathématicien torturé à mort par les parachutistes à Alger en 1957, puis disparu depuis lors), comprend la nécessité de témoigner de ces crimes commis par la police en plein Paris. L’un des animateurs de ce comité, l’historien Pierre Vidal Naquet accepte alors l’idée de Jacques Panijel de réaliser un film. Ce sera Octobre à Paris. Le film fut financé par les fonds du comité Audin, lui-même aidé secrètement par la Fédération de France du FLN, toujours dans la clandestinité. Les premiers coups de manivelles furent tournés à la fin du mois d’octobre 1961. Le tournage s’étalera jusqu’au mois de février 1962 et intégrera dans son montage la tragédie du métro Charonne où huit démocrates français furent assassinés par la police, toujours sous les ordres du préfet Papon.
Octobre à Paris fut, bien entendu, interdit et Jacques Panijel inquiété de nouveau (il fut déjà inculpé en septembre 1960 pour avoir apposé sa signature sur le « Manifeste de 121 » soutenant l’insoumission et le combat du peuple algérien pour son indépendance. La fin de la guerre d’Algérie n’arrêtera pas les poursuites de l’État contre le film et son auteur. Les cinémas qui cherchèrent à le projeter dans des séances privées ou semi publiques, virent systématiquement l’intervention de la police qui cherchait à confisquer les bobines.
Ce n’est qu’en 1973, après la grève de faim du cinéaste et ancien résistant René Vautier que Octobre à Paris obtint enfin son visa d’exploitation. (source : octobre-a-paris.com/)
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