Même pas mal
Un film de Nadia El Fani, Alina Isabel Perèz
• 2012 • Tunisie • Documentaire • Prise de vue réelle • 66 mn • Couleur • Mode de production : Cinéma
• Scénario : Nadia El Fani, Alina Isabel Perèz • Image : Nadia El Fani, Fatma Cherif, Alina Isabel Perèz, Dominique Lapierre • Montage : Jérémy Leroux
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Dernière mise à jour : 22 octobre 2012
Ce film relate les deux luttes que Nadia El Fani a menées pendant qu’elle réalisait son film Laïcité Inch’Allah !.
Sa lutte contre les extrémistes et les attaques violentes dont elle a été la cible et sa lutte contre la maladie.
Deux combats qui se rejoignent dans une volonté très forte de vivre, de vivre libre.
Mon esprit de rébellion s’est développé certes par mon histoire familiale, il n’est pas anodin d’être fille de communistes, mais aussi par mon profond besoin et donc désir de liberté. J’ai toujours considéré que mes films ne parlaient que de ça : La liberté.
Pourquoi faire un film pour raconter les « conséquences d’un film » ? Cela me permet de continuer la lutte et de dire une fois de plus que « Ceux qui vivent sont ceux qui luttent » (Victor Hugo).
En 2011, quelques mois après la révolution en Tunisie et la chute du président Ben Ali, Nadia El-Fani sortait le film Laïcité Inch’Allah !. Un documentaire qui revient sur la place de l’islam dans la société tunisienne et s’interroge sur la possibilité d’un avenir politique laïc dans le pays.
À la sortie du film en Tunisie, la réalisatrice déclare dans une interview qu’elle n’est pas croyante. S’ensuit une vague de colère et de haine : le cinéma de Tunis où le film est projeté est attaqué. Nadia El-Fani reçoit des messages d’insultes et des menaces de mort. C’est pour répondre à ces violences et à cette campagne de diffamation contre sa personne qu’elle réalise le film Même pas mal, dont la première mondiale a eu lieu à Cologne dans le cadre du festival de cinéma africain « Au-delà de l’Europe ».
Le documentaire évoque en parallèle la douloureuse lutte contre le cancer et les attaques dont Nadia El-Fani fait l’objet : des photos publiées sur internet, où on la voit défigurée, transformée en diable. Ses détracteurs ne reculent devant rien et se moquent même du fait que son traitement de chimiothérapie l’ait rendue chauve.
Mais le film relaie aussi l’inquiétude de la réalisatrice de voir la liberté d’expression et la culture perdre du terrain en Tunisie, suite à l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement islamiste.
Malgré ce que veulent faire croire tous ceux qui l’attaquent, dans ses films, Nadia El-Fani n’a jamais critiqué la religion ni l’islam en tant que tels. Aux images d’extrémistes qui refusent tout dialogue, elle oppose des témoignages de musulmans modérés, qui s’expriment en faveur du respect de toutes les croyances et opinions.
Lors de la projection à Cologne, le film a été salué par un tonnerre d’applaudissements du public, et suivi d’une longue discussion avec la réalisatrice.
(source : Maghreb des films)
Le film dans la Base cinéma & société
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