Au bonheur des dames : l’invention des grands magasins
Un film de Christine Le Goff, Sally Aitken
• 2011 • France, Australie • Docu-Fiction • Prise de vue réelle • 90 mn • N&B et Couleur • Mode de production : Télévision • VF
• Scénario : Christine Le Goff, Flore Kosinetz
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Dernière mise à jour : 24 mai 2022
En métamorphosant, en 1869, l’enseigne Au Bon Marché, Aristide Boucicaut a révolutionné le commerce et la condition des femmes. Ce documentaire raconte la saga de l’émergence des grands magasins.
Profusion de couleurs, miroitement d’étoffes, étalages à perte de vue : en 1869, Aristide Boucicaut entame un chantier qui va transformer le magasin de nouveautés qu’il dirige, Au Bon Marché, en un somptueux temple de 50 000 m2 : on n’y vendra plus seulement des objets, mais le désir d’acheter lui-même. Les bourgeoises s’y pressent, ravies de trouver un prétexte pour s’échapper du logis où la société les cloître. Il y a là des marchandises de choix, des vendeurs qui, parfois vous frôlent la main, et une foule mélangée. Certaines femmes succombent au point de s’endetter ou de devenir cleptomanes. D’autres apprennent à guetter les bonnes affaires. Quant aux vendeuses, elles triment dur, mais grimpent dans l’échelle sociale. Fasciné par ce phénomène moderne, Émile Zola l’immortalise dans Au bonheur des dames.
Nés dans la seconde partie du XIXe siècle, dans le sillage des révolutions industrielle et haussmannienne, les grands magasins ont profondément modifié les habitudes de consommation et le statut des femmes. Un prodige que l’on doit à un modeste vendeur de bonneterie ambulant, Aristide Boucicaut, monté à Paris avec du flair et la bosse du commerce. Il déborde d’idées qu’il mettra en pratique au Bon Marché : accortes vendeuses, cliente reine, prix affichés, possibilité de retourner les articles, et bientôt, soldes, congés payés pour le personnel… Interviewant historiens et sociologues, compulsant les archives des grands magasins, et glissant des citations, frappantes de véracité, du roman de Zola, ce documentaire conte l’ascension du Bon marché et d’autres enseignes nées dans son sillage : Selfridges, Le Printemps, Les Galeries Lafayette… Une fresque aussi dense que plaisante, grâce à une iconographie abondante et délicieusement rétro, et des reconstitutions ambitieuses au cours desquelles quatre comédiennes incarnent des archétypes d’époque : la bourgeoise dissipatrice, la ménagère avisée, l’aristocrate cleptomane et la jeune vendeuse.
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