Murmures, une histoire de femmes coréennes
Un film de Young-Joo Byun
• 1995 • Corée du Sud • Documentaire d’information ou reportage d’investigation • Prise de vue réelle • 98 mn • Couleur • Mode de production : Cinéma • VOSTF (coréen)
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Dernière mise à jour : 21 février 2024
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, des centaines de milliers de jeunes filles, dont un certain nombre de Coréennes, ont été contraintes à se prostituer dans les bordels militaires japonais. Les preuves de cet esclavagisme sexuel planifié par l’Etat ont été, pour beaucoup, détruites et les archives occultées. Un pan de l’histoire douloureuse coréano-japonaise menaçait ainsi de sombrer dans l’oubli le plus complet. Cependant, en août 1991, encouragée par les recherches et le volontarisme d’associations féministes sud-coréennes, blessée par le négationnisme ambiant, Kim Hak-soon déclarait à la télévision qu’elle avait servi de femme de réconfort à l’armée japonaise. Depuis, une poignée d’autres « survivantes » de ce drame, âgées de 75 à 85 ans, ont osé s’exprimer et demandent justice.
Le film Murmures s’ouvre sur la centième manifestation de ces « femmes de réconfort », à Séoul, devant l’ambassade du Japon. Là, quelques anciennes victimes et des militantes tentent de faire valoir leur cause. La réalisatrice Byun Young-Joo s’attache plus particulièrement à écouter et regarder vivre six « grand-mères », six survivantes, engagées dans cette lutte entre honte et colère, espoir et détresse. À leurs murmures s’ajoutent les paroles de trois autres rescapées coréennes, abandonnées par l’armée japonaise, en Chine, au moment de la débâcle.
Dans ce documentaire, il n’y a pas, comme le dit Byun Young-Joo, de déchaînement passionnel sur la situation des « femmes de réconfort » mais une grande tendresse pour ces grands-mères qui, se sachant proches de la mort, ne veulent pas sombrer dans l’oubli et refusent dans un ultime combat d’être à nouveau niées.
Un tribunal civil international des femmes a rendu un verdict à la Haye en 2001 au sujet des réparations réclamées par les ex-« femmes de réconfort » et il a été un jugement encourageant envers les victimes.
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