Kommunisten

Malraux, Vittorini, Fortini dialoguent dans ce film composé, tout en ruptures, qui explore en six chapitres l’histoire du vingtième siècle et de ses utopies.

À 81 ans, Jean-Marie Straub se propose une fois encore de surprendre et d’inventer avec ce montage hétérogène et anachronique en 6 parties. Cinq sont des fragments de films antérieurs : respectivement dans leur ordre d’apparition, Operai, Contadini (2001), Trop tôt, trop tard (1981), Forini/Cani (1976), Der Tod des Empedokles (1986), Schwarze Sünde (1988). En ouverture, s’ajoute un inédit, adapté du roman Le Temps du mépris (1935) de Malraux, pamphlet politique décrivant l’Allemagne devenue hitlérienne.

Il ne s’agit pas ici pour Jean-Marie Straub de s’auto-citer mais bien au contraire de faire s’entrechoquer différents blocs (de textes, de temps et de langues) pour mettre en lumière l’invisible des sentiments et du politique. C’est un film d’aventures dont il s’agit là, de l’aventure humaine, du siècle passé et de celui qui vient. Ou comment vivre ensemble, un jour peut-être…