Soleil vert (Soylent Green)

New York, 2022. Les rues sont envahies par le brouillard et la pollution. Les océans sont mourants et la canicule est présente toute l’année en raison de l’effet de serre, entraînant disparition des ressources naturelles, pollution, pauvreté, surpopulation et euthanasie volontaire. La nourriture est devenue un luxe que peu de gens peuvent s’offrir. Seule une classe de riches privilégiés profite des maigres ressources encore disponibles.

Le gouvernement a trouvé un remède à ce fléau en fournissant à la population une nourriture synthétique de substitution, composée de plancton et de germes de soja. Cette pseudo-nourriture est fabriquée par un immense conglomérat, connu sous le nom de «Soylent». Une nouvelle forme vient d’arriver, le « soleil vert », sorte de tablette pré-conditionnée qui contient toutes les vitamines et les éléments nutritifs nécessaires à maintenir l’organisme en bonne santé. Beaucoup plus nutritif, cher et disponible uniquement le mardi, il n’est pas rare qu’il entraîne ce jour-là des émeutes de citoyens affamés. Mais la police, très répressive à l’égard de la population, assure l’ordre.

Quand William Simonson, l’un des cadres travaillant pour la compagnie Soylent, est assassiné, c’est le détective Thorn qui est chargé d’enquêter, aidé par le vieux professeur « Sol » Roth, véritable mémoire du temps passé. Il découvre au fil de ses recherches que cette affaire est loin de se résumer à un simple crime sordide et il va révéler, au péril de sa vie, l’incroyable réalité dissimulée par cette société malade et crépusculaire.

Librement inspirée du roman de Harry Harrison Make Room ! Make Room (1966), cette dystopie combine le genre du film policier et de la science-fiction. Véritable film d’anticipation abordant les questions de destruction écologique massive, de pauvreté galopante, des inégalités sociales de plus en plus marquées, de la toute-puissance de grandes sociétés et de l’atmosphère répressive, Soleil Vert reste tristement d’actualité. En ne se reposant pas sur une surcharge de trucages ou d’effets spéciaux, le film propose finalement une vision d’un monde assez proche visuellement du nôtre. Ce choix renforce la crédibilité du film, ainsi que son impact. Par sa poésie visuelle, Fleischer nous rappelle la valeur des plaisirs simples, qui nous semblent banals mais qu’il faut veiller à ne pas perdre.

Grand Prix au Festival international du film fantastique d’Avoriaz 1974.

Sélection de la Décade cinéma & société 2016