Affiche du film © Dissidenz films

Afectados (Rester debout)

Un film de Silvia Munt

 2015  Espagne  Documentaire  Prise de vue réelle  83 mn  Couleur  Mode de production : Cinéma  VOSTF (espagnol)

 Scénario : Silvia Munt, Raquel Cors, Daniel Lacasa  Image : Daniel Lacasa, Raquel Cors  Son : Nacho Ybarra  Montage : Daniel Lacasa

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Dernière mise à jour : 21 juin 2023

Frappée de plein fouet par la crise économique de 2008, l’Espagne a vu son taux de chômage frôler les 27% en 2012. Des centaines de milliers de personnes se sont alors retrouvées dans l’incapacité de rembourser leur crédit immobilier puis expulsées de leur logement, tout en restant endettées auprès de leur banque.

À Barcelone, un collectif citoyen, apolitique et spontané, s’est mis en place pour proposer son aide à ces victimes de prêts toxiques, des hommes et des femmes de tous âges et de tous horizons qui n’auraient jamais pensé qu’ils pourraient un jour se retrouver sans emploi et sans toit. Et qui n’auraient peut-être jamais osé demander de l’aide, meurtris par la honte et l’incompréhension.

À travers l’entraide et la solidarité, ils vont reprendre espoir et surtout voir la vie et le monde qui les entoure sous un nouveau jour. Ce documentaire donne la parole à plusieurs personnes qui ont perdu leur logement, qui racontent leur histoire et que nous suivons au fil des réunions du collectif.

Extraits de la note de soutien de la Ligue des droits de l’Homme

«  […] [S]ont ainsi dépeintes, à travers tous ces témoignages, les causes structurelles qui ont conduit à l’explosion de la crise des prêts hypothécaires et de ses conséquences économiques et surtout humaines – en Espagne, la loi sur les hypothèques est abusive et délictueuse ; elle a été critiquée et censurée par la Cour de justice européenne.

Et dans le même temps, le film dépeint le puissant processus d’autonomisation et d’émancipation sociale qui a conduit à la mise en œuvre de la Plateforme pour les personnes touchées qui deviennent des agents sociaux actifs à travers leurs revendications. Ce mouvement, non seulement leur permet de trouver des solutions concrètes, même si non définitives, telles que le squat d’appartements propriété des banques qui les ont jetés à la rue, mais aussi et surtout, est-on tenté de dire, de retrouver du sens à leur vie en découvrant la puissance de l’entraide et de la solidarité. Car dans ce processus beaucoup ont trouvé en eux quelque chose de fort et de profondément révolutionnaire : la joie de se retrouver sur l’essentiel, d’être généreux avec les autres, de construire une force de groupe et de faire face ensemble.

Les témoignages sont poignants tant ces gens ont subi de plein fouet une violence inouïe et l’évocation de la manière dont l’action collective leur a permis de se relever, de reprendre leur dignité, de se débarrasser de la culpabilité et de la peur et de cesser d’être prisonniers d’une situation dont ils ne sont pas responsables est tout aussi émouvante ; où l’on voit que cette action est mue par une solidarité de cœur chaleureuse et conviviale.

Pendant une année (d’octobre 2013 à juin 2014), l’équipe du film s’est rendue deux fois par semaine à Sabadel, une cité industrielle située à 20 km de Barcelone, pour assister aux assemblées qui se tenaient dans la Granja del Pas, la grande maison et ancienne ferme où se réunissaient les membres de la PAH dont Ada Colau, l’actuel maire de Barcelone, a été une figure de proue.

C’est un très beau film qui contribue à la dénonciation des ravages d’un capitalisme sans frein, absurdement destructeur d’humanité, et met en valeur la capacité d’y résister par la mise en œuvre d’une contre-société organisée autour de règles privilégiant la solidarité et l’action collective. »

Pour découvrir ce film

Vidéos à voir en ligne :
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Plus d’informations sur le film :
La Ligue des droits de l’Homme soutient le film : lire la note de soutien.
Article à propos du film sur « Altereco Plus »

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