Enfants de Beyrouth (Wled Bayrout)
Un film de Sarah Srage
• 2017 • France • Documentaire • Prise de vue réelle • 59 mn • Couleur • Mode de production : Cinéma • VOSTF (arabe)
• Scénario : Sarah Srage • Image : Félix Albert • Son : Ramzi Madi, Makram Al Halabi, Patrice Raynal • Montage : Mathias Bouffier, Sarah Srage
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Dernière mise à jour : 5 avril 2017
Cette promenade poétique mais aussi socialement engagée dans le quartier portuaire de Dalieh, à Beyrouth, s’ancre dans l’intime : les photos que le père de la réalisatrice, important participant de la reconstruction de la capitale libanaise depuis 1992, a tenu à prendre devant des bâtiments qui ont compté dans son enfance. En fait de reconstruction, un oligarque arrivé comme citoyen généreux s’est arrangé pour privatiser une bonne partie de Beyrouth. « Nous avons rejeté votre ville, vous avez rejeté ce qui reste de la nôtre », résume la cinéaste dans une voix off très libre qui se fait parfois musicale, scandant en rythme les noms de commerces, de coins de rue, de cafés– une mémoire topographique non consignée dans les plans des urbanistes. Au dialogue avec ceux qui vont perdre la jouissance du littoral public, Sarah Srage mêle des bribes de films de vacances d’une famille de pêcheurs. Ces « barques cassées », pour qui les rochers bientôt bétonnés recèlent des plantes utiles, sont aussi éleveurs de pigeons voyageurs et météorologues. Recueillant ce savoir-faire populaire, l’archiviste lyrique n’oublie pas de filmer la jeunesse amoureuse, encore libre de circuler le long du sinistre grillage entourant le chantier, sous un soleil non encore privatisé. (Charlotte Garson)
Cette promenade poétique mais aussi socialement engagée dans le quartier portuaire de Dalieh, à Beyrouth, s’ancre dans l’intime : les photos que le père de la réalisatrice, important participant de la reconstruction de la capitale libanaise depuis 1992, a tenu à prendre devant des bâtiments qui ont compté dans son enfance. En fait de reconstruction, un oligarque arrivé comme citoyen généreux s’est arrangé pour privatiser une bonne partie de Beyrouth. « Nous avons rejeté votre ville, vous avez rejeté ce qui reste de la nôtre », résume la cinéaste dans une voix off très libre qui se fait parfois musicale, scandant en rythme les noms de commerces, de coins de rue, de cafés– une mémoire topographique non consignée dans les plans des urbanistes. Au dialogue avec ceux qui vont perdre la jouissance du littoral public, Sarah Srage mêle des bribes de films de vacances d’une famille de pêcheurs. Ces « barques cassées », pour qui les rochers bientôt bétonnés recèlent des plantes utiles, sont aussi éleveurs de pigeons voyageurs et météorologues. Recueillant ce savoir-faire populaire, l’archiviste lyrique n’oublie pas de filmer la jeunesse amoureuse, encore libre de circuler le long du sinistre grillage entourant le chantier, sous un soleil non encore privatisé. (Charlotte Garson)
Cinéma du Réel 2017
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