Bon grain et l’ivraie (Le)
Un film de Manuela Frésil
• 2018 • France • Documentaire • Prise de vue réelle • 94 mn • Couleur • Mode de production : Cinéma • VF
• Scénario : Manuela Frésil • Image : Manuela Frésil, Jean-Pierre Méchin • Son : Manuela Frésil • Montage : Marc Daquin • Musique originale : Jean Sibelius
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Dernière mise à jour : 14 décembre 2022
« En 2015, Manuela Frésil rencontre les familles qui vivent à la rue à Annecy. Elle filme une année durant la vie des enfants qui vivent là leur vie d’enfants tandis que les parents silencieux et inquiets tentent de préserver un semblant de vie de famille. Les conditions de vie sont rudes et plus encore quand sur décision du préfet le Centre qui les héberge ferme. L’hôtel social, le square au centreville, l’appartement prêté, toutes les nuits il faut trouver où dormir. Et pour ces enfants se raconter une normalité entre l’école et le foyer. Même lorsque c’est l’hiver, lorsqu’il neige dehors et que la gare est le seul refuge pour la journée, personne ne songe à rentrer au pays. Ce pays n’est souvent déjà plus que celui de leurs parents pour ces enfants qui manient la langue française comme s’ils étaient nés là.
Pour la première fois, Manuela Frésil réalise un film seule, avec une caméra, un micro et une voiture. Elle le réalise seule, c’est-à-dire sans équipe, mais en vérité seule elle ne l’est jamais. Elle est avec ces enfants, elle les regarde autant qu’ils la regardent, ils lui racontent leur quotidien, leur espoir, les peurs, ce qu’ils comprennent aussi de situations qu’ils ne comprennent pas. Ils jouent pour elle, ils jouent avec elle. La cinéaste ainsi est tirée à l’intérieur de son film, hors cadre mais dans un contre-champ omniprésent que l’on se figure aisément. En filmant ces enfants auxquels l’état français refuse l’asile, Manuela légitime leur présence autant à nos propres yeux qu’aux leurs, ils sont sur le devant de la scène. Face à la caméra, ils vivent, s’amusent, bavardent, ils existent aux yeux de tous, ils sont à leur place ici et maintenant. » – Catherine Bizern (Cinéma du Réel)
Extraits de la note de soutien de la Ligue des droits de l’Homme
« Tout au long d’une année, Manuela Frésil a suivi ces familles, seule, sans équipe, avec une caméra, un micro et une voiture. A l’écran, nous verrons peu les parents, bien que nous puissions deviner ce qu’ils doivent endurer, mais les enfants, eux, apparaissent comme tous les autres enfants. En revenant de l’école, ils jouent, dessinent, font leurs devoirs, pleurent quand ils sont séparés de leurs amis. Ils se sont attachés peu à peu à la réalisatrice autant qu’elle s’est attachée à eux. Ils se mettent en scène pour elle, lui racontent leur quotidien, leurs peurs, leurs espoirs. Elle les emmène regarder s’envoler les parapentes ou faire de la luge. » […] « En filmant ces enfants que l’Etat français refuse d’accueillir, en les faisant exister devant la caméra, Manuela Frésil légitime leur présence autant à nos propres yeux qu’aux leurs et nous interroge sur la place qu’ils devraient trouver avec leur famille en France. Ce film, sans commentaire ni pathos, ouvrira des débats sur la brûlante question de l’accueil des étrangers en France. »
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