Nofinofy

Un film de Michael Andrianaly

 2019  France, Madagascar  Documentaire  Prise de vue réelle  73 mn  Couleur  Mode de production : Cinéma  VOSTF (malgache)

 Scénario : Michaël Andrianaly  Image : Michaël Andrianaly  Son : Wilfried Andrianjara  Montage : Denis Le Paven  Musique originale : Nonoh Ramaro

Producteurs :
Distributeurs :

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Dernière mise à jour : 5 août 2019

Lorsque son salon de coiffure est détruit par la municipalité, Roméo doit quitter la grand-rue de Tamatave pour les quartiers populaires. Il s’installe alors dans une petite cabane de fortune, mais rêve de pouvoir un jour se construire un salon « en dur ». En attendant, ce minuscule espace ouvert sur la rue se fait l’écho du dehors, des nouvelles du jour, des espoirs et des colères de chacun, dans un pays où règnent pauvreté et corruption.

« Coiffeur, c’est un des plus beaux métiers : tu touches la tête d’un autre être humain. » Ce faisant, Roméo semble en extraire aussi des peurs, des colères, et ces rêves qui donnent leur titre au film. Huis-clos itinérant, Nofinofy suit cet artisan qui cherche à trouver enfin un lieu digne où exercer son art, et se déplace en attendant d’un quartier de Tamatave à un autre, de cabane en cabane. Ce qui ne change pas, au fil des mois, c’est que le salon de coiffure de Roméo reste un lieu de vie où des hommes (principalement) se retrouvent, boivent un verre, se racontent des blagues ou discutent très sérieusement de l’avenir de Madagascar. Car le dehors pénètre ce cocon, à travers les discours d’hommes politiques entendus à la radio, que les clients décortiquent en se demandant pourquoi ils se laissent piétiner. La précarité géographique du salon de coiffure reflète celle de ces êtres qui se demandent comment se situer dans une société corrompue et injuste, où travailler ne suffit pas à gagner sa vie. Les spectres des addictions et de la délinquance hantent le film, menaçant de faire basculer des situations déjà fragiles. Au détour d’une conversation avec son jeune fils, témoin de la violence ambiante, on apprend que Roméo a lui-même connu la prison. Au fil du temps, le cinéaste se laisse un peu découvrir lui aussi, s’immisce discrètement dans le cadre pour offrir sa tête à Roméo, et rendre à son ami un peu de l’écoute et de l’attention que celui-ci offre quotidiennement à ses clients.

–Olivia Cooper-Hadjian. Cinéma du Réel

Le film dans la Base cinéma & société

Chemins d’accès :
D’hier à aujourd’hui, questionner le travail
Les gestes du travail in D’hier à aujourd’hui, questionner le travail
Projeté dans les festivals :
Festival international du film insulaire de l’île de Groix (Ile de Groix (Morbihan))
États généraux du film documentaire (Lussas)
Festival de cinéma de Douarnenez : Gouel ar Filmoù (Douarnenez)
Cinéma du réel (Paris)
Visions du Réel (Nyon)
FID (Festival international de cinéma de Marseille) (Marseille)
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