Artistes et le Parti (Les)

Les réalisateurs Yves Riou et Philippe Pouchain nous plongent dans l’histoire des artistes français « compagnons de route » du parti communiste, de la Libération à 1968. Les Artistes et le Parti s’intéresse aux créateurs – chanteurs, peintres, acteurs ou metteurs en scène, poètes – qui, au sortir de la Guerre, ont fait le choix de l’engagement communiste, liant leur destinée personnelle à l’espoir collectif d’un monde égalitaire et à « des lendemains qui chantent ».

Picasso, Ferrat, Brel, Montand et Signoret, parmi tant d’autres, se sont fait les porte-paroles du PC, chacun à sa manière.

L’avis de CinéArchives

« Les parcours sont singuliers et contrastés, entre un Prévert trop indiscipliné pour se laisser encarter et un Aragon membre du parti depuis 1927 et qui ne s’en désolidarisera jamais, au prix de déchirements intérieurs successifs – purges staliniennes, insurrection de Budapest noyée dans le sang, Guerre d’Algérie… Car s’engager, c’est prendre le risque d’être déçu, et pour beaucoup le rêve tournera court.

Suivre le parcours de ces artistes, c’est découvrir leurs personnalités passionnées et passionnantes, mais aussi replonger dans l’époque qu’ils traversèrent. Une période pleine de fougue et d’entrain, où tout semblait possible, et que ce film s’attache à décrire. Grâce aux témoignages de contemporains qui comptèrent parmi les personnalités engagées de cette époque – Marcel Trillat, Jack Ralite ou encore Juliette Greco –, on comprend les ressorts de cette relation passionnelle qui unissait les artistes et le parti. Et les archives nous donnent à voir la flamme et l’engouement de la France d’après Guerre, ainsi que son esthétique bien particulière, entre propagande politique et naissance du star-system. Musicales, elles nous font entendre l’espoir qui transportait les artistes de l’époque et traversait la société, tout en donnant du rythme au récit par un choix de chansons porteur de sens autant que d’émotion. L’occasion d’une réflexion sur l’engagement politique qui fait la part belle à l’analyse sensible et nous permet de redécouvrir avec plaisir les fruits de la créativité artistique débordante d’après-guerre.