Femmes précaires

Elles sont agent d’entretien comme Jo, ouvrière agricole comme Agnès, intérimaire dans un centre de tri de la Poste comme Danielle, caissière comme Murielle ou employée en contrat emploi solidarité comme Zounika, et elles gagnent entre 500 et 1000 euros par mois. Temps partiel imposé, horaires morcelés, dureté des conditions de travail, chacune d’elles partagent le lot des travailleurs précaires. Filmées dans leur quotidien, au travail ou en famille, elles témoignent à la fois de leur lassitude et de leurs espoirs.

Ce film constitue le dernier volet d’une trilogie consacrée au monde ouvrier. Après 300 Jours de colère et Les Prolos, Marcel Trillat se penche plus particulièrement sur la condition et la place des femmes.

Dès la fin du montage de 300 Jours de colère et Les Prolos, il lui a semblé qu’un troisième volet était nécessaire à cette plongée dans le monde du travail. Il serait consacré aux paradoxes de la condition des femmes travailleuses de la France contemporaine, héritières des conquêtes d’un siècle de luttes féministes et victimes en même temps de la persistance des discriminations, parfois de leur aggravation, dans un contexte de montée du chômage et de la précarité, de dérèglementation généralisée, de flexibilité, de travail à temps partiel imposé. Malgré les lois qui leur ont conféré en un demi-siècle l’égalité absolue par rapport aux hommes, elles subissent encore trop souvent la violence masculine dans leur vie privée, le harcèlement psychologique et sexuel dans leur vie professionnelle.