Collège d’à côté (Le)

Que deviennent nos valeurs républicaines, quand le collège de secteur a mauvaise presse et que la 6e approche pour nos enfants ? Face aux difficultés sociales, à la différence, face à l’autre, doit-on contribuer à la mixité ou s’enfuir ? Et les principaux concernés, nos enfants ? Quels bénéfices peuvent-ils tirer d’un mélange avec d’autres qu’eux ?

Pour lutter contre les déterminismes sociaux et favoriser la mixité sociale dans les collèges de l’académie, le Conseil de Paris a mis en place en 2017 le projet pilote « secteur multi-collèges ». L’expérimentation sociale mêlant les élèves de Berlioz et Coysevox dans le 18e arrondissement était l’occasion d’incarner, à hauteur d’élève, ces quelques interrogations.
Deux établissements parisiens, distants de 600m, le collège Berlioz qualifié de « ghetto scolaire » et le collège Coysevox plus favorisé, forment désormais un secteur unique. Selon le principe de la « montée alternée », chaque établissement accueille l’ensemble des élèves de CM2 une année sur deux.

Un projet qui a suscité des inquiétudes, des réticences, des résistances. Certains choisissent d’emblée d’éviter, de contourner pour aller ailleurs, dans un établissement public ou privé. Quelles que soient les raisons invoquées, le divorce social est alors consacré. C’est le prix à payer pour la réussite de leur enfant. Les autres n’ont pas le choix ou décident de faire confiance à l’équipe de leur collège, tout en étant conscients que rien n’est acquis, qu’il faudra être vigilant, que l’altérité est à la fois plus riche et plus difficile que l’entre soi.

Comment cela s’est-il passé ? Quels en sont les bénéfices ? En immersion au collège Berlioz, Marc Aderghal donne la parole aux collégiens et intervenants et recueille leurs impressions sur cette expérience/année vécue. Avec 90% de réussite au Brevet, les résultats sont plutôt concluants.

« Aucune école n’est jamais perdue, quel que soit le paysage social, si une volonté politique et pédagogique s’impose. » Marc Aderghal