Filles d’Olfa (Les)

La vie d’Olfa, Tunisienne et mère de 4 filles, oscille entre ombre et lumière. Un jour, ses deux filles aînées disparaissent, « mangées par le loup »… en réalité faire le djihad en Libye.

Dans cette œuvre documentaire stupéfiante sur un fait divers qui a marqué la Tunisie de 2016, Kaouther Ben Hania convoque des actrices professionnelles pour combler l’absence des sœurs aînées et met en place un dispositif de cinéma hors du commun afin de lever le voile sur l’histoire d’Olfa et ses filles.

Les Filles d’Olfa est un voyage intime fait d’espoir, de rébellion, de violence, de transmission et de sororité qui va questionner le fondement même de nos sociétés.

L’intention de la réalisatrice

« En 2016, Olfa courait les émissions de radio et de télévision pour raconter l’histoire tragique de ses filles et dénoncer avec rage le laxisme de l’État. Il y avait alors, en Tunisie, beaucoup d’histoires d’enfants qui avaient rejoint l’État islamique. Mais sa personnalité m’a fascinée et son récit m’a bouleversée, j’ai vu en elle et ses quatre filles de formidables personnages de cinéma. Je l’ai contactée pour en savoir plus et j’ai vite senti que son histoire me permettrait d’explorer la complexité de ces situations, mais aussi de notre société, qui devient toujours plus opaque.
[…] J’ai d’abord pensé faire un documentaire classique, tant la parole des protagonistes était forte. J’ai commencé à les filmer en 2016, mais ça ne marchait pas […]. Il était difficile de faire dévier Olfa du rôle qu’elle jouait dans les médias et qu’elle reprenait dès que j’allumais la caméra. Elle avait une cause à défendre, elle était programmée pour sa lutte, elle voulait faire revenir ses filles en Tunisie.
Avec les interruptions de tournage dues au Covid, j’ai eu le temps de réfléchir et j’ai eu l’idée d’une distanciation presque brechtienne, l’envie d’un documentaire sur la préparation d’une fiction qui ne sera jamais tournée où des comédiens rencontrent les vrais protagonistes de l’histoire pour incarner leur vécu. […] Le tournage a pris la forme d’une sorte de thérapie, parfois bouleversante, souvent joyeuse. » (Télérama)