Y’en aura pour tout le monde. Note d’intention de la Décade 2016
“Si j’avais un fils à marier, je lui dirais : Méfie-toi de la jeune fille qui n’aime ni le vin, ni la truffe, ni le fromage, ni la musique” Colette.
Manger ne se réduit pas à se nourrir. L’alimentation, autant qu’un besoin physiologique, relève également du plaisir et de la relation à l’autre. De plus, la diversité des pratiques alimentaires témoigne de la dimension culturelle et sociale du rapport à la nourriture.
Traditionnellement, les repas sont des moments où les liens se tissent entre les individus. Temps de la vie quotidienne, temps de fêtes où se partagent les histoires, les blagues, les émotions et parfois les engueulades...
En reprenant Marcel Mauss, nous pouvons qualifier l’alimentation comme un “fait social total”, c’est-à-dire un fait qui concerne l’ensemble des relations sociales, individuelles, collectives, institutionnelles...
Le choix des aliments, les manières de manger révèlent des positions sociales différentes et des imaginaires multiples. Au delà de la dimension matérielle de la nourriture, s’exprime donc le sens qu’elle revêt pour les groupes humains, c’est à dire sa dimension symbolique. Aussi peut-on dire avec Lévi-Strauss : « Il ne suffit pas qu’un aliment soit bon à manger, encore faut-il qu’il soit bon à penser » .
La symbolique des aliments participe à la construction des identités individuelles et collectives. Aujourd’hui, les liens entre identité et pratiques alimentaires sont complexes : on croit manger local pour être et se sentir de quelque part, alors que les circuits de distribution s’inscrivent dans un contexte de mondialisation des échanges et de mobilité des hommes.
Nous avons eu le grand plaisir de concocter pour cette décade un véritable repas de fête composé de parfums et de saveurs très variées. Tous les genres cinématographiques sont convoqués : western, comédie, science fiction, road movie, documentaire, films amateurs, cinéma muet et parlant... Au plaisir de partager avec vous films et repas qui seront organisés autour des projections.
Sylvie Dreyfus Alphandéry et Federico Rossin