Note d’intention : Inventer d’autres possibles
Àce jour, nous ne savons pas encore quelle est l’ampleur de la crise générée par ce capitalisme dont certains nous vantaient la valeur incontournable.
Ce que nous savons, c’est qu’il creuse dans le monde toujours plus d’inégalités.
La question n’est plus « que faire ? » mais : « par où commencer ? ». Un an après avoir présenté « les années 68 au cinéma » et l’imagination au pouvoir, la Décade cinéma et société s’intéresse à l‘imagination dans les faits : tentatives qui ont lieu, ici et maintenant, aujourd’hui et hier, utopies colletées à la réalité, en fragments, en morceaux mais bien tangibles.
De tout temps le cinéma a capté ces expériences, modestes, éclatées, dans des domaines aussi différents que l’organisation du travail, l’école, la santé, la façon d’habiter la ville, ses quartiers ou la campagne, l’aspiration à d’autres modèles économiques qui feraient la part belle au don, à l’échange de savoirs, à la redistribution, l’invention d’autres modes d’organisation sociale et citoyenne…
Fidèle à sa démarche qui s’attache à explorer tous les territoires du cinéma, films documentaires comme films de fiction, réalisés hier et aujourd’hui, la Décade cinéma et société 2009 a choisi de mettre en lumière ces expériences.
Peut-on parler de démarche utopique à leur sujet ? Nous n’envisageons pas l’utopie, comme l’aspiration à une réalité idéale et sans défaut, une sorte de territoire de nulle part, impossible à atteindre mais totalement refermé en lui même… Même si c’est souvent le sujet de nombreuses fictions… Voici des films qui se sont attachés à évoquer d’autres modes de vie, des expériences réelles qui tentent de mettre en œuvre des valeurs de solidarité, de fraternité, d’organisation sociale qui battent en brèche l’idée que le monde est « naturellement » injuste, que l’intérêt individuel et le profit sont les seuls moteurs qui font agir les hommes.
Confronter ensemble nos regards pour imaginer d’autres possibles à partir de pratiques alternatives, c’est faire œuvre de vigie afin de contribuer à provoquer des basculements et des questionnements, qui, nous l’espérons, feront advenir d’autres modes de « vivre ensemble ». Il y a urgence.