Edito
La Gazette lancée en 1631 par Théophraste Renaudot est le premier journal français. Dès ses origines, la presse obéit à des injonctions que l’on retrouvera jusqu’à aujourd’hui, être le premier à avoir l’information, faire vite, tirer beaucoup… Qualifiée de 4ème pouvoir, la conquête de l’opinion est un enjeu central qui a décidé Autour du 1er mai à décliner le thème des médias et de la fabrique de l’information en 2024, entre-autre pendant les 19èmes Rencontres Cinéma et société qui se tiendront du 25 au 28 septembre, au cinéma Le Véo, à Tulle et dans d’autres lieux en Corrèze.
Le cinéma a longuement mis en scène le métier de journaliste, sa déontologie, décrivant l’atmosphère des salles de presse, les questions qui traversent la pratique des professionnels de l’information. Dans l’histoire du cinéma, les films de presse constituent quasiment un genre en soi, les newspaper movies aux États-Unis notamment.
La recherche de la vérité, et a contrario la force de manipulation de la presse est un thème récurrent qui traverse l’histoire du cinéma et prend toute son ampleur avec l’apparition d’internet, en donnant aux fake news une puissance de feu nouvelle. L’arrivée d’internet a transformé radicalement les conditions d’exercice du métier ; chacune ou chacun s’improvise journaliste. Les pouvoirs utilisent le net pour propager leurs idées.
Alors que la concentration de la presse s’intensifie, les contre-pouvoirs s’organisent. Lanceurs d’alerte et media alternatifs se développent. Documentaristes cinéastes et associatifs témoignent par l’audiovisuel et le cinéma de ces nouvelles formes de médias et de fabrique de l’information. La base cinéma et société de notre association Autour du 1er mai propose un référencement d’un grand nombre de ces films.
Notre programmation témoigne de cette réalité multiple et contrastée. L’éducation aux médias est un devoir citoyen, elle est développée dans les écoles, elle nous concerne toutes et tous. Les ordonnances de 1944 sur la liberté de la presse, prises à la Libération, visaient à organiser un nouveau système médiatique garantissant la liberté d’expression et un pluralisme de la presse. 80 ans après, il est temps de s’interroger, grâce au cinéma, sur ce que sont devenues ces valeurs.