Manée Teyssandier, Présidente de Peuple et Culture Corrèze
Cette semaine de cinéma sur les transformations du monde rural vues par les yeux du cinéma relie bien sûr fortement Peuple et Culture Corrèze à ses origines et à ses actions en milieu rural.
Un travail de pionnier dès les années 50, dans un département, à l’époque, sans aucune structure culturelle. Accueil de grandes troupes de la décentralisation théâtrale avec des réseaux de spectateurs actifs, séjours organisés au Festival d’Avignon dès sa création, « veillées - lectures » pour la découverte d’écrivains et de poètes… Et bien sûr la folle équipée des ciné-clubs, quand les « animateurs » militants baladaient le projecteur 16 mm de villages en villages avec les films de Marker, Resnais, Tati, Rosselini, Buñuel, Rouquier etc…
Certainement moins connue toute la dimension de formation pour et par les paysans. Veillées, journées, stages, voyages d’études autour des questions rurales : les budgets familiaux agricoles et niveaux de vie, l’exode rural, la mécanisation, la petite agriculture face aux circuits commerciaux, l’habitat rural, les formes possibles d’organisation des petits agriculteurs. Qui sait encore que les premiers CETA (Centre d’Études Techniques Agricoles) et les premiers GAEC (Groupement Agricole d’Exploitation en Commun) furent créés en Corrèze à l’initiative de paysans de Peuple et Culture ?
C’est bien sûr sur cet humus là qu’aujourd’hui fonctionne le réseau de diffusion du cinéma documentaire dans des petites communes rurales, des salles non équipées, des granges… Et que tout naturellement s’est construite une belle connivence avec Sylvie Dreyfus et Autour du 1er mai pour la mise en place de la base cinématographique sur la société en mouvement et de cette deuxième édition de la semaine de cinéma. Car pour Peuple et Culture, dans la tradition de l’éducation populaire, le cinéma est une forme essentielle de récit, un art, un projet pédagogique et politique.