Lungone Dromença
Un film de Marie-Christine Duchalet, Pierre Gadrey
• 2013 • France • Documentaire • Prise de vue réelle • 51 mn • Couleur
• Scénario : Marie-Christine Duchalet, Pierre Gadrey • Image : Pierre Gadrey • Son : Frédéric Dabo • Montage : Marie-Christine Duchalet, Pierre Gadrey
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Dernière mise à jour : 12 novembre 2014
Elles s’appellent Fljuri, Ramiza, Saire, Sabila et Sanela. Cinq femmes roms dont les récits entrelacés disent une vie singulière et une histoire commune. Elles appartiennent à une nation sans territoire, venue d’Inde et sédentarisée en Europe au XIVe siècle, et qui a connu les persécutions, les pogroms puis l’extermination nazie : cinq cent mille morts.
Ces femmes vivaient au Kosovo, avaient des maisons, une famille, une paix relative. Mais après la mort de Tito, les nationalismes se réveillèrent, et elles se retrouvèrent prises en tenaille entre les Serbes et les Albanais qui chassaient les enfants de leurs écoles, surtout les filles, refusaient d’embaucher des Roms quand bien même ils avaient un métier, et passèrent des menaces à la terreur, jusqu’à la guerre et l’épuration ethnique. L’exode commence en 1991, et reprend avec les bombardements de 1999. Ces femmes quittent leurs terres et leurs maisons en abandonnant ce qui leur appartient, connaissent la peur, la fuite, les disparitions de leurs proches, les camps, la misère, la mendicité. « Personne ne veut de nous », dit l’une d’elles, ni les Serbes ni les autres. Jusqu’à ce qu’elles trouvent un passeur, et un train pour la France. Et là, c’est le bonheur : la liberté, la paix, un logement… Quand arrive un courrier qui leur annonce que leur demande d’asile est refusée. La plus âgée en tombe malade, la plus jeune refuse que son fils connaisse la vie qu’elle a connue. Une seule d’entre elles, Ramiza, vit en Allemagne, travaille dans une crèche et semble assimilée. C’est la seule qui a réussi à faire des études. Mais le prix qu’elle paye encore aujourd’hui, c’est de ne jamais avouer aux autres ce secret honteux : elle est une femme rom.
Militants du Réseau éducation sans frontières (RESF), les réalisateurs ont fait un film humaniste et engagé, sans pathos ni procès d’intention. Rien n’est dit d’autre que ce qu’elles disent : la vérité d’une malédiction historique à laquelle la France des droits de l’Homme est en train de prendre sa part.
Nicole Savy, coresponsable du groupe de travail LDH « Femmes, genre, égalité »
Hommes & Libertés
Le film dans la Base cinéma & société
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