300 hommes

Ce documentaire a été tourné dans un centre d’hébergement et de réinsertion sociale de Marseille, le CHRS Forbin, institution qui fonctionne assez bien, datant de la fin du XIXe siècle, qui continue à accueillir ceux qu’on appelait à cette époque les « indigents ».

Ce CHRS où vivent trois religieux de l’ordre hospitalier Saint-Jean-de-Dieu, assistés d’accueillants et de vigiles laïcs, est un « lieu de vie » qui accueille et enferme chaque nuit trois cents hommes sans abri, dont certains y dorment depuis des mois voire des années, d’autres pour quelques nuits, pour répondre à l’hébergement d’urgence.

Ce qu’il s’y passe est livré au spectateur sans misérabilisme, sans aucune interview ni des pensionnaires ni des animateurs du centre, sans aucune allusion au « dehors », mais uniquement à travers la captation de situations, d’atmosphères, de conversations entre hébergés, ou entre hébergés et personnels. Une sorte d’accumulation de faits « bruts », de paroles, à partir desquels le spectateur peut s’approcher de ces hommes seuls, à qui il ne reste que cette microsociété de l’accueil de nuit.

(La Ligue des droits de l’homme)