Capture (La)
Un film de Geoffrey Lachassagne
• 2015 • France • Documentaire • Prise de vue réelle • 50 mn • Couleur • Mode de production : Cinéma
• Image : Pascal Granel • Son : Graciela Barrault, Nicolas Becker, Jean-Marc Schick • Montage : Mathias Bouffier, Geoffrey Lachassagne
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Dernière mise à jour : 3 août 2016
Tracer la figure du zéro, c’est tâcher de solder, par l’écriture ou quelque autre moyen, les dettes de l’enfance, et celles de nos prédécesseurs – pour leur rendre justice, mais aussi pour s’en libérer, vivre au présent, être soi. C’est à ce geste, ce combat, que Pierre Bergounioux s’est voué corps et âme, qu’il arpente les espaces désertiques du Plateau de Millevaches, en quête d’insectes, ou ceux de la pensée, à la recherche du mot juste.
Pierre Bergounioux est l’un des écrivains majeurs de notre temps. Si son œuvre a une portée universelle, elle a aussi ses territoires privilégiés : l’histoire et la littérature, la mémoire et l’écriture, l’enfance et la Corrèze. Une parole, donc, mais aussi un corps - noueux, vibrant, « giacomettien ». Dévoré de passions : Pierre collecte avec une égale férocité les choses et les mots pour les dire, la ferraille, les insectes,tout.
Il y a six mois, nous sommes partis ensemble sur le plateau de Millevaches. Je lui avais demandé d’y capturer pour nous ses insectes préférés : un scarabée, un papillon, des hoplies… Nous avions dix jours. C’était le mois de juin, il aurait dû faire beau, les insectes auraient dû pulluler. Mais ç’aurait été trop beau, trop facile. Ce n’aurait pas été le plateau. Ce n’aurait pas été Pierre.
« Qu’avons-nous laissé passer entre nos doigts mal joints ? C’est ce que demande avec une intime précaution l’écrivain, Pierre Bergounioux, au jeune réalisateur Geoffrey Lachassagne.
Au fond, ni l’un ni l’autre n’attendent ni ne veulent de réponse à cette question, hormis préserver le souvenir de cette pluie incessante en plein mois de juin, ce qui nous reste de l’enfance, des mots inédits et des insectes ineffables dont nous espérions la capture, comme nous essayons, aujourd’hui adultes, de chercher la clarté pour compenser la pénombre dans laquelle nous sommes ensevelis.
Aux confins du plateau des Millevaches et sur la page blanche, dans ces lieux vides et élevés, Pierre Bergounioux sillonne, cherche, inventorie. Mots et insectes sont parents. Ils disent notre nuit d’avant — la plus silencieuse —, ce que nous sommes et ce que nous avons été.
Geoffrey Lachassagne filme au plus près l’entomologiste amateur passionné et expansif, écoute avec attention l’écrivain qui se tait. Les deux hommes, que plus d’une génération sépare, ont une commune vocation, celle de contrefaire le silence, de déplacer les ombres en souhaitant la venue d’une lumière plus brillante. Puis le premier soleil advient. Le film livre alors à nos sens une rencontre à la fois singulière et universelle, aussi limpide et éclatante qu’un nouveau printemps. »
Franck Magloire, écrivain.
Documentaire sur grand écran
Le film dans la Base cinéma & société
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Visions du Réel (Nyon)Les Écrans documentaires (Arcueil)Festival Interférences (Lyon)
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Pour aller plus loin
Film sélectionné par la Commission nationale de sélection de films documentaires pour les bibliothèques, de l’association Images en bibliothèques.