Quai des ombres (Le)

Gare de l’Est, deux wagons mis à la disposition des sans domicile par la SNCF pour la durée de l’hiver, flanqués de deux baraques qui servent de toilettes et de poste de garde pour les vigiles, et d’une passerelle métallique longeant la palissade qui forme frontière avec la ville. Dans cet espace clos, à l’écart du flot quotidien des voyageurs, derrière les vitres opaques, des ombres s’agitent la nuit venue. Ces voyageurs immobiles sont en fait des réfugiés sociaux qui luttent pour leur survie quotidienne. À partir de cet îlot d’acier, le film suit pendant plusieurs mois les efforts de trois d’entre eux pour ne pas sombrer.

La caméra suit Christian, Didier, Michel à la recherche d’un travail, d’un logement, d’une autre vie. La durée de ce tournage et l’attention accordée à la parole et au parcours personnel de chacun contribuent à la qualité de ce documentaire, témoignage sensible sur l’implacable engrenage de la précarité et de l’exclusion.