El Año del Descubrimiento

Un film de Luis López Carrasco

 2020  Espagne, Suisse  Documentaire  Prise de vue réelle  200 min  Couleur  Mode de production : Cinéma  VOSTF (espagnol)

 Scénario : Luis López Carrasco  Image : Sara Gallego  Son : Alberto Carlassare  Montage : Sergio Jiménez

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Dernière mise à jour : 27 mars 2020

En 1992, dix ans après la victoire du parti ouvrier de Felipe Gonzalez, l’Espagne donne l’image d’un pays civilisé, moderne et dynamique. Cependant, dans la ville de Carthagène, située dans le sud-est du pays, émeutes et manifestations s’achèvent par l’incendie de la préfecture régionale à l’aide de cocktails molotov.

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Le 3 février 1992 à Carthagène (Espagne), après des semaines de mobilisation contre la destruction programmée des industries locales, des affrontements entre manifestants et « forces de l’ordre » débouchent sur l’incendie du Parlement de la Communauté autonome. Cet événement, annoncé dès le début de « El año del descubrimiento », constitue le point d’ancrage de discussions filmées de nos jours dans un café. Il y est question de conditions de travail, d’addictions, de pollution, du multiculturalisme espagnol, de la période franquiste, etc. Le format vidéo archaïque employé projette des corps du vingt-et-unième siècle dans une époque antérieure, d’autant plus que les récits contemporains sont scandés par des archives de 1992. « El año del descubrimiento » se présente comme une agora où chaque citoyen a voix au chapitre, et où des points de vue contradictoires peuvent coexister. Ainsi, l’affirmation que « les jeunes d’aujourd’hui ne connaissent rien à la politique » est reçue avec distance lorsque l’on vient de constater l’inverse. Il n’est pas question de savoir qui a raison et que penser, mais comment faire société à partir des expériences singulières de chacun. L’usage du split screen témoigne de la complexité d’un tel espace démocratique : la ligne noire qui scinde l’écran a le pouvoir de rapprocher deux visages distants, de les mettre sur le même plan, mais le lieu qu’elle génère ainsi est paradoxal et purement cinématographique. À défaut de pouvoir le transposer dans le monde réel, le film formule à travers la rencontre de générations et de perspectives un manifeste contre un court-termisme délétère.

Olivia Cooper Hadjian, Cinéma du réel 2020

Le film dans la Base cinéma & société

Projeté dans le festival :
Cinéma du réel (Paris)