Ombres sans soleil (Des) (Sunless Shadows)
Un film de Mehrdad Oskouel
• 2019 • Iran, Norvège • Documentaire • Prise de vue réelle • 74 min • Couleur • Mode de production : Cinéma • VO, VOSTA (persan)
• Scénario : Mehrdad Oskouei • Image : Mehdi Azadi, Mahmoud Khorsand • Son : Parsa Karimi • Montage : Amir Adibparvar • Musique originale : Afshin Azizi
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Dernière mise à jour : 14 décembre 2022
Le réalisateur demande à une adolescente, devant la caméra, si elle craint la mort. Sa réponse est non. Elle et d’autres jeunes femmes se trouvent dans un centre de détention en Iran. La plupart d’entre elles sont condamnées à plusieurs années de prison pour meurtre ou complicité de meurtre contre leurs pères ou leurs époux. Le réalisateur Mehrdad Oskouei accompagne les jeunes femmes dans leur quotidien carcéral. Sans jugement ni commentaire, il leur donne la parole pour raconter les situations domestiques insoutenables qu’elles ont vécues ou aborder à voix haute le rôle qu’elles endossent dans la société en tant que femme.
Après Starless Dreams, Mehrdad Oskouei se consacre à nouveau aux jeunes femmes iraniennes en prison et met en lumière les conditions précaires desquelles elles tentent de sortir. Le film les suit dans leur monde au gré des scènes de la vie quotidienne, de leurs jeux, de leur douleur et de leurs rires, mais aussi à travers les moments où, seules face à la caméra, elles s’adressent à leurs victimes dans l’au-delà, ainsi qu’à leurs complices - souvent leur mère. La prison se découvre à la fois lieu d’enfermement et refuge pour ces jeunes filles.
Un film furieusement original et extraordinairement maîtrisé.
Prix de la meilleure réalisation à IDFA.
Extraits de la note de soutien de la Ligue des droits de l’Homme
« Grâce à l’exceptionnelle relation de confiance qu’il a établi avec quelques-unes de ces jeunes filles, il réussit à les convaincre de s’exprimer, de revenir sur des souvenirs si douloureux, grâce à un dispositif qui leur permet de s’adresser directement à une caméra et de s’enregistrer sans témoin. Ce sont elles qui déclenchent l’enregistrement lorsqu’elles se sentent prêtes. Elles adressent alors de longs messages à leur mère en prison, ou au père qu’elles ont tué. Dans ces monologues face caméra, elles analysent leurs motivations avec une lucidité et une sincérité bouleversantes, confient leur chagrin et parfois leurs remords. On saura peu de choses sur les meurtres eux-mêmes mais on aura deviné ce qui sous-tend de tels actes : l’oppression au quotidien des femmes dans une société patriarcale dominée par la religion, les violences subies dans l’intimité des foyers, pendant des années, sans aucun recours possible.
Mais ce sont aussi de très jeunes filles. Entre ces moments intenses et déchirants, le réalisateur nous montre leur vie quotidienne dans ce centre, faite d’études, de travail, de chants, de jeux et de rires joyeux. On comprend assez vite que l’enfermement les protège du monde extérieur et de leurs familles qui ne veulent pas accorder un pardon qui les libérerait. »
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