Manque de preuves
Un film de Hayoun Kwon
• 2011 • France • Documentaire • Animation • 10 mn • N&B et Couleur • Mode de production : Cinéma • VF
• Scénario : Hayoun Kwon, Oh Eun Lee • Image : Guillaume Brault • Son : Hayoun Kwon • Montage : Hayoun Kwon, Oh Eun Lee
• Distribution artistique : Christiane Cavallin-Carlut (voix-off)
- Producteur :
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Dernière mise à jour : 30 mai 2023
Au Nigeria, être « jumeaux » peut signifier une bénédiction ou une malédiction. Oscar et son frère devaient être sacrifiés lors d’une fête rituelle mais Oscar est parvenu à s’enfuir. Exilé en France, il demande l’asile mais sa demande est rejetée par manque de preuves…
L’avis de Tënk
« Qu’est-ce qui nous fait adhérer à la véracité d’un récit ? Avant tout la manière et le contexte dans lequel il est raconté. Enchaînant métamorphose sur métamorphose (conte, récit onirique, thriller horrifique, témoignage), Manque de preuves empêche justement le spectateur de s’installer paisiblement dans un registre et un contexte d’énonciation qui lui dirait comment croire ce qu’il voit et entend. La réalisatrice nous présente le récit hors de son contexte, puis dévoile la raison pour laquelle il a été écrit en même temps que le refus de l’administration française de lui accorder crédit. Hayoun Kwon souligne la fragilité de tout récit de témoignage : malgré sa force intrinsèque, le manque de preuve le mettra toujours en danger d’être considéré comme une trompeuse fiction. » - Pierre Commault (Revers - Comptoir du Doc)
L’intention de la réalisatrice
« Je me suis intéressée à la reconstitution de la mémoire et à la part de fiction liée à l’exigence de crédibilité dans la construction du témoignage. Le récit écrit superpose plusieurs voix dans la fiction d’un seul témoin : celles du demandeur d’asile, de son traducteur, de son rédacteur. L’absence de preuve pousse à jouer le détail, le plan, dans une autre fiction, celle de la personnalisation du récit.
La 3D, artifice de la reconstitution, rejoue celui de la construction fictionnelle du témoignage, mais démonte progressivement ses propres mécanismes, révèle sa structure interne, assume sa nature fictionnalisante. Le plan-séquence lie en un tout les différents segments du témoignage, ses réalités et ses fictions, ses éléments objectifs et matériels, mais aussi la subjectivité du témoin et celle de l’auditeur, l’aspect immatériel de la procédure et l’écho qu’elle engendre dans la perception du témoin. »
Pour bien apprécier ce film, il faut le regarder dans le noir.
Pour découvrir ce film
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