Bonne conduite (La). Cinq Histoires d’auto-école

C’est l’histoire de cinq rencontres, à la fois drôles et tragiques, confinées dans une voiture d’auto-école. Cinq couples que le chemin vers l’obtention du permis de conduire a réunis, mais que séparent la nationalité et parfois la couleur de peau. Une récidiviste de l’échec est convaincue d’avoir enfin trouvé l’harmonie intérieure auprès de son moniteur bouddhiste. Un exilé afghan confie ses peines et ses inquiétudes à sa monitrice. Un professeur de conduite vaudois gratifie de plaisanteries racistes son élève indien, lequel croit bon de nier lui-même ses origines parce qu’il a été adopté par une famille helvétique. Un autre jalouse secrètement son élève, un joueur de foot brésilien, meilleur buteur de l’équipe dont ils font tous les deux partie. Cinq histoires d’auto-école, comme cinq vies qui se croisent et qui repartent vers un autre carrefour.

Le film est tour à tour comique, émouvant ou choquant. Par une approche originale des rapports entre la Suisse et les étrangers, il révèle les passages obligés de l’entrée dans la société helvétique.

Note d’intention du réalisateur

« J’ai choisi cinq tandems qui déclinent, sur le mode la comédie humaine, les rapports singuliers qui naissent entre les gens amenés à faire un bout de route ensemble. On verra donc des hommes et des femmes qui se débrouillent comme ils peuvent dans leurs relations aux autres, avec des limites et des faiblesses qui devraient sans cesse renvoyer aux nôtres. »

L’avis de Tënk

« Au premier abord, l’idée et le dispositif peuvent sembler simples, voire un peu artificiels : 5 tandems apprenti·es/moniteur·ices confinés dans une voiture d’auto-école avec pour point de départ une différence d’origine. Pourtant, les moments passés ensemble révèlent peu à peu la complexité des personnages et de leurs parcours de vie. Qu’est-ce qui peut se tisser entre deux étrangers ? A priori et préjugés laissent progressivement la place à la rencontre. Un film généreux sur le lien de chacun·e à la Suisse mais aussi sur ce qui se dit ou non, sur les accidents de la vie, la jalousie, la solitude et le deuil. Et, au moment de l’examen final, se révèlent les liens qui ont pu se tisser dans l’habitacle et parfois, même, toutes les émotions partagées. » - Éva Tourrent (responsable artistique de Tënk)