Camille Mauduech
Née en France, à Marseille, Camille Mauduech est d’origine martiniquaise. Elle découvre la Martinique à l’âge 12 ans, y passera toute son adolescence, jusqu’à son baccalauréat.
Elle poursuit ses études en Option Cinéma à l’université de la Sorbonne et croise ainsi des professeurs qui vont l’aider à confirmer ses choix, en particulier, Charles Tesson des Cahiers du Cinéma et Christian Biégalsky, scénariste de renom, avec lequel elle participe à l’élaboration et l’écriture d’une série qui sera diffusée sur le réseau hertzien. Elle travaille ainsi comme scénariste, scripte, assistante de réalisation et de production pendant quelques années en France.
Camille décide en 1990, après sept années passées à Paris, de rentrer en Martinique pour se consacrer à des projets personnels d’écriture et de réalisation et monte une société de production, Les Films Plein Sud, avec laquelle elle produit ses courts- métrages (« Taxico » et « Hector Anicet est mort »), ses documentaires et des films institutionnels. En 1994, elle met un terme à la production et se consacre à l’enseignement du cinéma expérimental et de la vidéo à l’Ecole des Beaux-Arts de Fort-de-France.
En 2001, elle décide de rentrer à Paris pour écrire et travailler sur de nouveaux projets. On lui propose de travailler sur un 26 minutes dans une série sur les grandes figures féminines du Mali, elle réalise « Fantani Touré, princesse de Bozola », Fantani, une très populaire chanteuse griotte malienne, une rencontre pleine d’émotion et une superbe occasion pour Camille de se remettre en selle. Elle enchaîne avec le tournage de « Pleine lune à Volga Plage », court-métrage de fiction qu’elle écrit et réalise qui, sélectionné au Festival de Clermont-Ferrand de 2004, fait une bonne carrière internationale en festivals, acheté et diffusé par Ciné Cinéma Auteurs et vendu au Japon.
Puis, elle commence en 2005, l’écriture de son projet documentaire sur « Les 16 de Basse-Pointe », long et ambitieux, qui sera donc son premier long-métrage sorti en France en 2009.
Dans la foulée, sollicitée par les spectateurs martiniquais qui la contactent, elle s’intéresse à l’histoire de l’OJAM. Après plusieurs mois de recherches et de contacts, elle en fait le sujet de son deuxième film de long-métrage documentaire qu’elle intitule « La Martinique aux Martiniquais » empruntant le slogan politique qui va déclencher l’affaire de l’OJAM en 1963.
Films dans la base
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Martinique aux Martiniquais (La). L’Affaire de l’OJAM
Retour sur l’OJAM, Organisation de la Jeunesse Anticolonialiste de la Martinique, qui ont préparé, pendant la guerre d’Algérie, et avec le soutien logistique du FLN, la lutte pour l’indépendance martiniquaise, avant d’être arrêtés en 1963.
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En 1948, en Martinique, dans un climat de grève sur une habitation sucrière, un géreur, blanc créole, est assassiné de 36 coups de coutelas et retrouvé mort dans un champ de cannes de la plantation qu’il administre. En 1951, le procès de 16 coupeurs de canne arrêtés, renvoyé à Bordeaux, ancien port négrier, avec l’assurance d’un verdict exemplaire et sans appel, deviendra le premier procès du colonialisme français aux Antilles, jugé devant “ses pères”.