Carlos Saura

On se souvient de lui pour… avoir su capter comme aucun autre les rêves de l’enfance dans Cría Cuervos. Mais aussi pour avoir défié le régime franquiste à travers des œuvres subtiles et engagées comme Le Jardin des délices, Ana et les loups, La Cousine Angélique et Elisa mon amour. Il fut probablement le plus grand auteur du cinéma espagnol des années 70.

Il est né en 1932 dans une famille d’artistes : sa mère est pianiste, et son frère, Antonio Saura, un peintre de renom. Los Golfos, son premier long métrage, en 1959, lui cause ses premiers démêlés avec le régime de Franco. Sa description sur un mode néo-réaliste de la délinquance juvénile et des classes défavorisées n’a en effet rien de politiquement correcte. Bien que transposant son esprit critique dans le récit picaresque et ayant recours à la figure mythique d’un hors-la-loi du XIXème siècle pour Ballade pour un bandit en 1963, il connaît d’énormes problèmes avec la censure. Dès lors, il est forcé de passer par l’allégorie et le symbole afin de présenter sa vision de la société.

C’est ce qui va faire de lui l’un des cinéastes au style le plus puissant de la décennie 70. Son univers est dominé par des cellules familiales qui se font métaphores du régime franquiste, et par des figures d’enfant qui posent sur ce monde leur regard innocent. C’est ainsi qu’il peut se permettre des charges virulentes contre l’État, l’Eglise et l’armée, dans des films comme Le Jardin des délices (1970), Ana et les loups (1972), La Cousine Angélique (1973), et Elisa mon amour (1977). Sans oublier bien sûr Cría Cuervos en 1975 : c’est le film qui permet au cinéma exigeant et austère de Saura, surtout réputé auprès des cinéphiles et prisé des festivals, de toucher un grand public et de faire le tour du globe.

La mort de Franco marque la fin d’une inspiration qui aura su faire un atout d’une contrainte. Carlos Saura s’impose dans un autre registre : la danse. Son art prend une tournure flamboyante aux accents de flamenco. C’est Noces de sang (1981), Carmen (1983), L’Amour sorcier (1986), puis plus tardTango (1998)et Salomé (2002). Référence à son frère peintre, il réalise aussi Goya en 1999. Pendant ce temps, les nostalgiques de ses chefs-d’œuvre des années 70 continuent de voir et de revoir Cría Cuervos, tout comme la petite fille du film passe et repasse le célébrissime refrain Porque te vas

Carlotta

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