Je vous salue salope : la misogynie au temps du numérique
Un film de Léa Clermont-Dion, Guylaine Maroist
• 2022 • Canada • Documentaire d’information ou reportage d’investigation • Prise de vue réelle • 89 min • Couleur • Mode de production : Télévision • VF
• Scénario : Léa Clermont-Dion, Guylaine Maroist • Image : Steeve Desrosiers, Richard Hamel, Fabien Côté, Louis-Vincent Blaquière, Jean-François Perreault • Son : Mark Barry, Simon Brien, Daniel Ferland, Ricardo Gaggioli, Manolis Makridakis, Igal Petel, France Poliseno, Thomas Sedillot, Marc Tawil • Montage : Jean-François Lord, Éric Ruel
- Producteur :
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Dernière mise à jour : 26 septembre 2023
À l’automne 2017, le #MeToo a secoué la planète, entraînant une vague de dénonciations d’agressions sexuelles sans précédent dans le monde occidental. Le ressac est à la mesure de la déferlante: une misogynie plus virulente que jamais éclabousse nos écrans. Harcèlement, dénigrement, lynchage, sextorsion, diffusion de photographies intimes, menace de viol ou de mort… Selon l’ONU, 73% des utilisatrices d’Internet ont subi une forme de cyberviolence.
Ce documentaire suit quatre femmes et un homme particulièrement touchés : Laura Boldrini, la femme politique la plus harcelée d’Italie ; Kiah Morris, politicienne afro-américaine de l’État du Vermont qui a été forcée de démissionner après avoir été harcelée et menacée en ligne par des membres de l’extrême-droite ; Marion Seclin, YouTubeuse française ayant reçu plus de 40 000 messages sexistes, incluant des menaces de viol et de mort ; Laurence Gratton, jeune enseignante québécoise harcelée depuis 5 ans par un ancien collègue de classe ; Glen Canning, père de Rehtaeh Parsons, jeune fille qui s’est enlevé la vie à la suite d’un viol dont les images se sont propagées jusqu’à devenir virales sur la toile.
Comment se vit cette violence prétendument virtuelle ? C’est ce que ce film s’attache à montrer, en suivant les victimes au plus près, dans leur quotidien. On vit en temps réel les vagues de haine qui les assaillent, la peur qui envahit l’espace intime, la perte du sentiment de sécurité dans les lieux publics. Une vie marquée, où perte de confiance et honte se côtoient.
Je vous salue salope : la misogynie au temps du numérique montre aussi comment chacune de ces femmes et cet homme, au nom de celle qui n’est plus là, mènent par des moyens différents le même grand combat. La volonté est commune : ne plus se taire. Leurs quêtes se croisent. Il s’agit d’exiger de ceux qui permettent la diffusion de cette haine, qu’il s’agisse des agresseurs, des géants numériques ou des États, une vaste responsabilisation. Pourquoi s’en prend-on systématiquement aux femmes, d’hier à aujourd’hui ? Peut-on briser le moule millénaire, traverser l’écran ?
Extrait de la note de soutien de la Ligue des droits de l’Homme
« Un titre violent, à l’image des violences inouïes qu’ont subies, ou que subissent encore, les quatre protagonistes de ce film : insultes de la pire espèce, images dégradantes, menaces de viol, de mort, via Internet et les réseaux sociaux. Un déferlement de haine qui fait froid dans le dos et nous rappelle à quel point la misogynie est encore présente, et virulente.
Les deux réalisatrices, qui ont travaillé 7 ans sur ce film, ont recueilli avec une belle qualité d’écoute les témoignages de ces femmes, qui racontent et analysent leur douloureuse histoire avec beaucoup d’intelligence, de perspicacité, sans occulter la peur qui les saisit parfois.[…]
Les réalisatrices entremêlent leurs histoires, en suivant l’ordre chronologique, et font souvent défiler sur l’écran, en grosses lettres, les insultes reçues. Choc quasi insoutenable, mais nécessaire : tout ceci est d’une extrême gravité et doit être mis en lumière. »
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