Note d’intention : Les années 68 au cinéma
Les années 68 auraient commencé en 1962, par un film qui a représenté pour l’époque un grand courant d’air frais, Jules et Jim, au moment où se terminait la guerre d’Algérie, avec les accords d’Évian, et elles se termineraient par L’An 01, dernier film manifeste, devenu un film culte pour la jeune génération, réalisé en 1973, année qui annonce la fin des « 30 glorieuses »…
Dans cet « entre-temps » une société française qui s’interroge sur sa place dans le monde, au moment où la guerre du Vietnam devient un objet de radicalisation mondiale pour la jeunesse des pays capitalistes avancés. C’est une société d’ordre où les lycéennes portent des blouses bleues et des blouses beiges, où le port du pantalon est interdit au lycée pour les filles alors que, timidement, la « mini-jupe » fait son apparition, comme la pilule, d’ailleurs, en 1967 grâce à Lucien Neuwirth.
En janvier 1968, le taux horaire du SMIG est de 2,22 francs. Il faudra attendre les accords de Varenne, en juin 1968, pour qu’existe un SMAG (Salaire minimum agricole garanti), avant le salaire des ouvriers agricoles était calculé selon le bon vouloir des employeurs…
Quelques signes avant coureurs, cependant de ce qui va devenir « le joli mois de mai » pour les uns, la catastrophe absolue pour les autres et on n’a pas fini d’en entendre parler… les grèves de 1967 à Saint-Nazaire, en cinéma, la création du groupe Medvekine, ou « l’Affaire Langlois » à la Cinémathèque, en février 1968.
C’est de ce moment fort, « en société », comme « en cinéma » dont va rendre compte la programmation de la 3ème Décade cinéma et société, co-organisée par l’association Autour du 1er mai, Peuple et Culture , le cinéma Le Palace qui se tient à Tulle et dans le pays de Tulle , du 24 avril au 4 mai 2008, puis en Limousin, ensuite.