Fiancée du pirate (La)

Un film de Nelly Kaplan

 1969  France  Fiction  Prise de vue réelle  106 mn  Couleur  Mode de production : Cinéma  VF

 Distribution artistique : Bernadette Lafont, Georges Géret, Michel Constantin, Julien Guiomar, Jean Parédès, Francis Lax, Henry Czarniak, Claire Maurier, Jacques Marin, Louis Malle, Pascal Mazzotti, Jacques Masson, Marcel Pérès, Micha Bayard, Claire Olivier, Renée Duncan, Gilberte Géniat, Fernand Berset

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Dernière mise à jour : 19 juillet 2012

La vengeance de Marie, orpheline pauvre, contre l’hypocrisie et la médiocrité de tout un village. Film impertinent, qui dénonce dans une veine plus surréaliste que sociale, teintée d’humour noir, les préjugés moraux et la tartuferie des bien-pensants.

« Que de bonnes fées Nelly Kaplan n’a-t-elle réussi à réunir autour du berceau de son premier film ! Buñuel, Brecht et Weil, Ophüls et Maupassant. Ophüls plus que Maupassant : Nelly Kaplan se place délibérément aux antipodes du réalisme paysan. L’ombre de Buñuel est là pour veiller au grain. Si le premier plan nous montre un clocher typiquement français avec accompagnement d’angélus et de chant de coq, cela ne signifie pas que nous allons plonger dans la robuste et saine et gaillarde réalité rurale. Tout au contraire. C’est pure malice, et non promesse de vigoureuse rusticité. L’excès dans le « typique » annonce la caricature. Mieux : la fable. La preuve : le village, qui est une idée de village plus qu’un village réel - et que Nelly Kaplan a pris soin de vider de tous ses vrais habitants, de ses animaux, de son « air » ordinaire, pour le remplir, coquille vide, de paysans truqués. N’y circule plus qu’une poignée de marionnettes élues, elles aussi typiques, et chargées de représenter, à elles seules, toute la population. Le curé, l’épicier, l’épicière, le garde champêtre, l’idiot, le potard, la poule pondeuse (je parle d’une mère de famille très nombreuse), le boy-scout, l’ouvrier-agricole-espagnol, le gros propriétaire. Galerie, haute en couleur et forte en gueule, de fantoches. Parfait jeu de massacre pour foire, et que la Marie culbute les quatre fers en l’air avec son « ce que je pense ». »

Jean-Louis Bory, Le Nouvel Observateur, 8 décembre 1969

Film programmé lors de la 3ème Décade Cinéma et Société 2008 sur les années 68 au cinéma

Le film dans la Base cinéma & société

Chemins d’accès :
Discrimination in Que chacun·e devienne « l’obligé·e du monde »
« On ne naît pas femme, on le devient ! »
Fil de l’histoire :
Les années 1968
Projeté dans le festival :
Journées cinématographiques dionysiennes « Est-ce ainsi que les hommes vivent ? » (Cinéma L’Écran, Saint-Denis)