Profit et rien d’autre (Le) ! Ou réflexions abusives sur la lutte des classes

Un film de Raoul Peck

 2001  Haïti  Documentaire  Prise de vue réelle  57 mn  Couleur  Mode de production : Cinéma  VF, VOSTF (français, anglais, créoles et pidgins divers)

 Scénario : Raoul Peck  Image : Jean pierre Grasset, Kirsten Johnson, Jacques Besse  Son : Dimitri Médard  Montage : Raoul Peck, Fabrice Salinié

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Dernière mise à jour : 29 juillet 2024

« Le capital a gagné », affirme ironiquement Raoul Peck au début de son film. À la fois réalisateur et penseur politique, cet ancien ministre de la culture haïtien livre un essai politique en analysant l’économie et la réalité haïtienne face aux déclarations utopiques du nouvel ordre mondial.

Dans ce documentaire, interviennent à tour de rôle des sociologues et économistes européens, mais aussi un éboueur new-yorkais ou encore des petites marchandes de Port-à-Piment. Les formes d’interventions sont ainsi multipliées, entre les interviews classiques et les micro-trottoirs. Ce film est aussi l’occasion pour l’auteur de faire le point à la lumière de son propre parcours, histoire peut-être de transcender ses propres douleurs et ses regrets.

Ce film a été réalisé pour la collection « La bourse et la vie », une série de documentaires sur la mondialisation réalisés par des documentaristes confirmés, dont ARTE a pris l’initiative.

Note d’intention du réalisateur

« Je viens d’un pays où les chiffres ne veulent plus rien dire. Bill Gates pèse 90 milliards d’euros, soit le PNB d’Haïti pour les 30 ans à venir… Il y a des pays où les pauvres vendent leurs organes au plus offrant, où on vend ses enfants, parfois son vote. Et puis d’autres où on monnaye sa conscience selon le cours de la bourse. Qui a dit que l’économie était au service de l’homme ? Je viens d’un pays qui techniquement n’existe pas. Comme les 2/3 d’une planète vendue pour une poignée de dollars. »

De Port-à-Piment, petit village haïtien, Raoul Peck lance dans Le profit et rien d’autre une réflexion sur la notion de profit à l’heure de la mondialisation. Partant de l’hypothèse que « la quête du profit mène le monde », le réalisateur explore les conséquences que ce paradigme génère sur les rapports humains. Une exploration pertinente et impertinente autour du concept du profit et ses conséquences dans notre quotidien, notre histoire, notre vision du monde. Un regard croisé entre les mondes qui ne font plus aucun sens. Un monde où la loi du plus fort s’impose au reste de l’humanité.

Raoul Peck s’interroge aussi sur l’état de la solidarité dans nos sociétés où les comportements sont fondés sur le cynisme et l’immoralité. Il relance le débat autour du militantisme en se demandant : que deviennent les militants ?

Le film dans la Base cinéma & société

Chemins d’accès :
Que chacun·e devienne « l’obligé·e du monde »
Le monde est-il une marchandise ?
Mouvements sociaux in Ensemble
Projeté dans le festival :
Festival international du documentaire en Cévennes (Lasalle)