Dette (La)
Un film de Sophie Mitrani, Nicolas Ubelmann
• 2013 • France • Documentaire • Prise de vue réelle • 70 mn • Couleur • Mode de production : Cinéma
• Scénario : Sophie Mitrani, Nicolas Ubelmann • Image : Sophie Mitrani, Nicolas Ubelmann, Alexander Kurpick, Doris Sig • Son : Sophie Mitrani, Nicolas Ubelmann • Montage : Sophie Mitrani, Nicolas Ubelmann • Musique originale : Ardag Basmadjian, Parigo Music, Emmanuel Joubert
• Participants : Benjamin Coriat, Pascal Canfin, Bernard Maris, Patrick Viveret, Marie-Louise Duboin, Renaud Vivien, Jean-Pierre Brard, Dominique Hollard, Christian Chavagneux, Gérard Foucher, Pierre Roba, Philippe Murer, Laure Quennouelle-Corre
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Dernière mise à jour : 19 février 2022
Au cœur de la « crise » qui menace l’édifice européen, sa monnaie et l’avenir de ses peuples, il y a ce qu’on appelle « la dette publique ». Pas un jour qui passe sans que l’on évoque les risques mortels portés par ce monstre menaçant notre avenir proche. Incongrues, excessives, nos dépenses publiques alimenteraient une dette exponentielle pouvant désormais exploser d’un jour à l’autre.
Depuis plus de 20 ans en Europe, la réponse des élites économiques a pour nom « austérité » : réduire les dépenses, trouver de nouvelles recettes en privatisant partout où c’est possible. Sanctions des agences de notation aidant, la voie à suivre semble couler de source pour les gouvernements européens qui se sont succédé ces dernières années. Ils obéissent au sens général donné par les textes de l’Organisation mondiale du commerce : moins d’État, plus de privé, plus de pouvoir à la finance, moins de régulation protégeant les citoyen-ne-s et leur trésor public.
Pourtant, tout projet collectif - route, crèche, collège, bibliothèque, jardin public - ne relève-t-il pas d’un pari sur l’avenir qui suppose endettement et remboursement ? Les dettes, mesurées, ne sont pas nécessairement nocives. Alors pourquoi cette panique entretenue, pourquoi cette culpabilisation, pourquoi maintenant ?
Tout récemment, des villes américaines se sont déclarées en faillite, et certains responsables politiques ont maintes fois affirmé que des pays riches comme l’Italie, le Portugal ou la France encourent dorénavant le même risque. Inutile de recourir à une théorie du complot pour voir qu’un tel danger sert efficacement d’argument pour céder de nouveaux pans de la richesse publique aux détenteurs de capitaux. L’appauvrissement collectif que nous vivons en tant que citoyens bénéficiant de moins de services sociaux, de moins de personnel dans les hôpitaux, ou de moins d’argent public pour la culture, ne vient pas de nulle part, et n’est pas une mauvaise nouvelle pour tout le monde. Le PIB, au plan mondial, continue d’augmenter, les pollutions aussi, et le mot « crise » ne recouvre pas les mêmes réalités selon que l’on se trouve du côté des actionnaires ou des sans-emplois. A moins d’une transition vers une autre économie, poste, énergie, transports, hôpitaux, universités, sont promis à la même transformation de services publics en entreprises lucratives dont les critères de réussite seront indexés, non sur la qualité et l’accessibilité pour tou-te-s, mais sur le volume de profit dégagé pour les actionnaires. Un peu partout déjà, militants, syndicalistes, mais aussi entrepreneurs ou économistes hétérodoxes nous interpellent sur les aspects mortifères de l’économie contemporaine(1). En particulier, ils mettent l’accent sur la question des biens communs. La monnaie ne fait-elle pas ou ne devrait-elle pas faire partie de ces biens communs ? C’est un des sujets abordés dans le film de Sophie Mitrani et Nicolas Ubelmann, film conçu principalement autour de deux questions : d’où vient la dette et d’où vient la monnaie ? On trouvera avec ce film un outil au service du débat.
(Source : Direction Humaine des ressources)
Le film dans la Base cinéma & société
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Festival du film engagé (Saint-Gênes-Champanelle (63))