Sonita

Un film de Rokhsareh Ghaem Maghami

 2015  Allemagne, Suisse, Iran  Documentaire  91 mn  Couleur  Mode de production : Cinéma  VOSTF (arabe)

 Image : Behrouz Badrouj, Ali Mohammad Ghasemi, Mohammad Haddadi, Arastoo Givi, Torben Bernard, Parviz Arefi, Ala Mohseni  Son : Benjamin Benoit  Montage : Rune Schweitzer  Musique originale : Moritz Denis

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Dernière mise à jour : 26 septembre 2016

Sonita Alizadeh est afghane, immigrée clandestine en Iran. Elle a 18 ans et sa mère veut la ramener à Herat, en Afghanistan, pour la marier : elle vaut 9000 dollars ; son mariage permettrait à son frère de s’acheter une épouse.

Sauf qu’elle n’entend pas se laisser vendre comme un mouton. Soutenue et scolarisée par une ONG, Sonita est devenue une fille moderne dans ce Téhéran moins arriéré que son pays d’origine. Elle rêve d’être la fille de Rihanna et de Michael Jackson et raconte ses rêves de musique dans un cahier. Elle connaît la pop et le rap et elle a choisi de s’exprimer en rap pour dire son horreur de la tradition : mariages forcés de fillettes avec des hommes adultes ou âgés inconnus, départ de l’école, enfermement définitif. Elle se montre acharnée ; elle réussit à enregistrer sa chanson qui dit l’horreur des violences subies, de cette vie gâchée et à la faire diffuser sur Internet où elle remporte le prix du meilleur clip de rap. Grâce à l’ONG, grâce aussi à la réalisatrice qui prête de l’argent à la mère de Sonita pour ne pas la ramener tout de suite, elle est désignée pour une bourse et part étudier la musique aux Etats-Unis.

Nonobstant ce dénouement miraculeux, le film présente plusieurs intérêts : d’abord l’intervention de la réalisatrice pour aider Sonita, qui de fait prend le pouvoir sur le film. Elle en a d’ailleurs dévié le sujet en le centrant sur son combat principal, alors que la réalisatrice pensait faire un film sur l’éducation.

Ensuite, la mise en perspective des situations relatives des femmes en Afghanistan, où la tradition les écrase, et en Iran où une certaine marge de liberté, certes restreinte, leur est concédée : elles peuvent en tout cas faire des études et exercer des métiers.

Enfin et surtout, bien sûr, la question du mariage forcé et de la condition des femmes et des filles afghanes, obscurantisme mortel aggravé par une interminable guerre.

(Ligue des Droits de l’Homme)

Le film dans la Base cinéma & société

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