Deux mémoires (Les)
Un film de Jorge Semprún
• 1973 • Espagne • Documentaire • Prise de vue réelle • 141 mn • Noir & Blanc • Mode de production : Cinéma • VOSTF (espagnol)
• Scénario : Jorge Semprún • Image : Jorge Semprún • Son : Harald Maury • Montage : Colette Leloup, Chris Marker, Dominique Landman • Musique originale : Francisco Semprún
- Producteurs :
- Distributeur :
Pour une projection non commerciale du film, consulter la page sur les diffuseurs spécialisés
Dernière mise à jour : 14 décembre 2021
Les Deux mémoires, « une enquête sur les mémoires républicaine et franquiste », selon les mots de Jorge Semprún, se construit autour d’entretiens réalisés en 1972 en France et en Espagne, d’images d’archives de la Guerre civile et d’actualités de la période franquiste.
Le film a été restauré en 2010 par la Filmoteca de Catalunya, la Filmoteca española et la Cinémathèque française avec le soutien de Jorge Semprún à partir des éléments originaux conservés par le laboratoire LTC. L’analyse de ces éléments et d’une copie conservée à la Cinémathèque française a permis de reconstituer une version fidèle à celle qui avait été découverte en salles par le public français en 1974.
Le documentaire s’articule en cinq chapitresᅠ :
1. Février 1939. L’exil commenceᅠ
2. Juillet 1936. Guerre et Révolution en Espagneᅠ
3. 1931-1935. La République bourgeoise. Origines de la Guerre civileᅠ
4. L’Aide soviétique à l’Espagne républicaineᅠ
5. Mars 1939. La Guerre d’Espagne est finie
Le mot du réalisateur
« Il y a eu amnistie et amnésie. L’amnistie, c’est évident, ça passe par la loi, mais l’amnésie, ça ne se légifère pas. On ne peut pas dire, comme dans l’édit de Nantes : « Il est interdit de rappeler les troubles du passé. » Ça a trop duré en Espagne, et c’est un signe de bonne santé démocratique qu’on puisse aujourd’hui se permettre le luxe de retrouver la mémoire. » (Jorge Semprún)
L’avis de la Cinémathèque française
« La mémoire, la possibilité du partage d’une expérience vécue, étaient au cœur des préoccupations de Jorge Semprún (1923-2011), qui a vécu l’exil au début de l’adolescence, la Résistance, la déportation à Buchenwald, puis l’engagement clandestin dans les plus hautes instances du Parti communiste espagnol sous la dictature franquiste. Ce souci de la mémoire, qui sera si souvent la matière de son écriture – ses romans, scénarios, et surtout essais – passe ici, en 1972, par le cinéma et l’enregistrement de la parole des acteurs des deux camps de la Guerre civile, républicains et nationalistes. Autorisé cette année-là pour la première fois à se rendre légalement en Espagne, Semprún présente son projet aux autorités comme un film sur le futur de l’Espagne et de l’Europe. Les entretiens sont tournés en Super 16 durant l’été 1972, en France et, dans la semi-clandestinité, en Espagne. Des presque quarante heures de témoignages filmées, le réalisateur a d’abord monté une première version de six heures, qu’il réduisit à deux heures pour la sortie en salles. Le film est sorti sur les écrans français en février 1974, où il est resté à l’affiche près d’un mois. Il n’a jamais été distribué dans les salles espagnoles. » (Camille Blot-Wellens)
Pour découvrir ce film
- Vidéo à voir en ligne :
Le film dans la Base cinéma & société
- Chemins d’accès :
- Fil de l’histoire :