Argentine : l’utopie en pratique
Sélection réalisée en : août 2016
À la fin des années 1990, l’Argentine vit une crise économique et sociale sans précédent, avec pour conséquences principales une hausse de la pauvreté, d’importants mouvements sociaux, et de rapides changements politiques. De nombreuses entreprises ont fermé durant cette période, notamment à cause du retrait des investisseurs étrangers.
Pourtant, dans ce chaos, des alternatives sont nées, les Argentins ont remis leur pays en marche. Des anciens salariés de nombreuses entreprises ont décidé de reprendre, sans leur patron, les activités et de faire tourner, sous un régime coopératif autogéré, des usines, des hôtels… D’autres chômeurs se sont réunis en union pour peser face aux multinationales et aux municipalités et lancer le processus de récupération, contre lequel s’élevaient les anciens patrons, propriétaires des usines. Des nouveaux systèmes d’échanges, non monétaires, ont été inventés. Des initiatives solidaires ont été mises en place dans le pays. Bref, les citoyens ont remis en cause l’ordre établi, et, malgré les obstacles qui ont été dressés devant eux, leur mouvement fait aujourd’hui figure d’exemple dans le monde entier.
Les films qui vous sont proposés dans cette sélection racontent ces utopies en marche…
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El Aguante - résistance, patience, persévérance
Nina Dupeux, Emmanuel Briand, 2015
En 2001, l’Argentine subit une crise catastrophique. Des travailleurs occupent illégalement leurs usines en faillite et relancent la production en coopérative. Plus de dix ans plus tard, ces entreprises tiennent bon et plus de 10000 salariés ont ainsi pu garder leur emploi. Ce documentaire trace un bilan de cette expérience.
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Clément Schneider, 2014
Ce documentaire est le compte-rendu filmé de trois semaines passées dans une usine autogérée par ses ouvriers, sans patrons. Depuis 2001 et la grande crise qui a frappé l’Argentine, l’usine de céramiques Zanon, continue de produire envers et contre tout, hors des modèles traditionnels ou habituels. Le film tente de donner à voir sans ce à quoi ressemble le travail dans une FaSinPat (FAbrica SIN PATrones = Usine Sans Patrons).
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Didier Zyserman, 2010
Le film plonge au cœur de l’autogestion et rend compte de l’Argentine d’aujourd’hui avec l’hôtel Bauen, construit au moment du mondial de football en Argentine, qui a accueilli pendant 25 années l’élite argentine et qui est aujourd’hui autogéré par ses salariés.
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Ernesto Ardito, Virna Molina, 2008
Dans l’usine de céramique Zanon, abandonnée par le patron fin 2001, les ouvriers ont repris le contrôle de la production et de la commercialisation, se confrontant à la répression. Ce documentaire rend compte du processus de récupération de cette immense usine.
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Sans lutte, pas de victoire possible
Jeanine Meerapfel, 2008
Face au chômage de masse, les habitants de Mosconi, en Argentine, ont refusé de se résigner. Ils ont filmé leur lutte et… leur victoire !
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Isaac Isitan, 2008
L’usine Brukman est sans doute le plus bel exemple des nombreuses expériences d’autogestion en Argentine.
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Stéphanie Drelon, Sylvain La Porte des Vaux, 2007
En Argentine, une économie sociale appelée troc a trouvé un large écho auprès des populations depuis la crise économique de 2001.
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Fernando Solanas, 2005
Après Mémoire d’un Saccage, qui démontait les mécanismes ayant conduit l’Argentine à la crise économique de 2001, La Dignité du Peuple montre les conséquences de la crise sur la population.
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David Futerman, 2004
La crise économique argentine et l’organisation sociale qui suivit.
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Naomi Klein, Avi Lewis, 2004
À la suite de la crise économique argentine de 2001, trente ouvriers au chômage dans la banlieue de Buenos Aires occupent leur usine abandonnée par les patrons et refusent de la quitter
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Dario Doria, 2004
Un an après la crise du 20 décembre 2001, l’Argentine compte une centaine d’entreprises occupées par dix mille employés. Grissinopoli, fabrique de gressins de Buenos-Aires, en fait partie
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Sandra Godoy, Jaime Gabriela, 2003
Une des expulsions d’une fabrique de vêtements occupée et autogérée par les travailleurs. Ce film est une illustration du rapport de force social en Argentine en 2003
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Claudio Remedi, Carlos Broun, Sandra Godoy, Lucas Martelli, Oriana Tizziani, 2003
Abandonnée par ses propriétaires l’usine textile Brukman, qui produisait, entre autres, chemises Cacharel et pantalons Saint-Laurent, est « reprise » par ses ouvrières.
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Brukman - une usine sans patron
Valéria Selinger, 2003
Le 31 octobre 2003, après plus de deux ans de lutte, l’usine de textile Brukman à Buenos Aires est finalement expropriée « légalement ». Depuis le 18 décembre 2001, les ouvrières faisaient fonctionner l’usine en autogestion, suite à la faillite et à la fuite de leur patron.
Pour aller plus loin
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La récupération est en marche ! , article de la revue Altermondes, par Martin Azcurra, septembre 2012.
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Occuper, résister, produire, présentation de l’ouvrage d’Andrés Ruggeri, sur le site socioeco.org
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Le club de Troc de Roca Negra, une expérience de troc en Argentine, présentation de l’ouvrage de Stéphanie Drelon, sur le site socioeco.org
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Néolibéralisme et autogestion. L’expérience argentine, présentation de l’ouvrage de Maxime Quijoux, sur le site socioeco.org
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Evolution d’un mouvement de chômeurs vers le développement d’une économie solidaire, Le Mouvement d’unité populaire (MUP), Argentine, par Héctor Palomino et Hector Pastrana, sur le site socioeco.org
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Argentine : le défi de l’«usine sans patron» , portfolio sur le site de Mediapart