Photo déchirée, chronique d’une émigration clandestine (La)

Un film de José Vieira

 2001  Portugal  Documentaire  Prise de vue réelle  53 mn  Couleur  Mode de production : Cinéma

 Image : NicolasThibault  Son : Karim Bouta  Montage : Sophie Bolze

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Dernière mise à jour : 13 juin 2012

Les années 60. Sous la dictature de Salazar, le Portugal a connu un véritable exode. Le Portugal vit sous l’emprise d’une dictature obscurantiste, s’isole et s’enlise dans des guerres coloniales. Par dizaines de milliers, fuyant la misère, le service militaire et la répression salazariste, des hommes et des femmes fuient alors clandestinement le pays. Après la traversée des frontières espagnoles et françaises au péril de leur vie, en barque, à pied à travers la montagne ou cachés dans des camions, beaucoup débarquent gare d’Austerlitz à Paris. 9 sur 10 sont sans-papiers.

Un grand nombre d’entre eux se retrouvaient dans des bidonvilles, comme celui de Massy, exploités sur des chantiers par des entrepreneurs qui pratiquaient un chantage à la régularisation. Les accords entre les deux pays ont été une « traite des pauvres » : en 1970, la France alors en pleine urbanisation s’engageait à refouler les jeunes qui n’avaient pas fait leur service militaire ; en échange, le Portugal lui livrait tous les ans 65 000 travailleurs de moins de 40 ans en parfaite santé. En 1974, quand le Portugal se libéra du fascisme, la France ferma ses frontières.

La photo déchirée, film documentaire écrit et réalisé par José Vieira, entre souvenirs d’enfance, témoignages d’immigrés portugais retraités au pays et images d’archives, dresse la chronique de cette émigration clandestine.

José Vieira a quitté le Portugal à l’âge de 7 ans pour rejoindre son père en France. « Comme un homme qui court après ses souvenirs d’enfance et qui s’imagine que c’est peut-être en cherchant (son) histoire dans celle des autres que l’on retrouve une mémoire collective », il retourne dans son pays natal pour recueillir des témoignages sur cet exil forcé. Des extraits de films (« Lorete et les autres », 1971 ; « O salto », 1967) ponctuent son enquête pour comprendre la genèse de cette émigration sans précédent qui fut appelée le « plébiscite par les pieds » contre Salazar.;

Le film dans la Base cinéma & société

Chemin d’accès :
Sans-papiers in Que chacun·e devienne « l’obligé·e du monde »
Fil de l’histoire :
1974 : la Révolution des œillets
Projeté dans les festivals :
Les Écrans documentaires (Arcueil)
Festival de cinéma d’Attac - Images mouvementées (Paris)
Films en lien :
Portugal, 25 avril 1974
Pays où l’on ne revient jamais (Le)